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Un concert aux Etats-Unis, grande première pour un groupe de rock birman

Un concert aux Etats-Unis, grande première pour un groupe de rock birman

Leur premier album a presque été sabordé par la censure et ils n'ont pas assez d'argent pour acheter leurs instruments, mais grâce à beaucoup d'entre-aide, les membres du groupe de rock birman Side Effect ont réalisé leur rêve.

Lorsque la junte militaire était au pouvoir, les quatre membres du groupe ont dû faire face à de nombreux obstacles, depuis la censure de leurs textes jusqu'à de sévères restrictions sur leurs possibilités de se produire en public aux Etats-Unis.

Mais grâce à de nombreux coups de main venus du monde entier, Side Effect a finalement réussi à devenir le premier groupe birman à se produire au festival des nouvelles technologies "South by Southwest" (SXSW) à Austin (Texas, sud).

"Il y a tellement d'amour dans l'air, à cause de la musique je pense: tout les gens sont là parce qu'ils aiment la musique", s'est félicité le leader du groupe Darko C juste avant de monter sur scène dans un bar bondé d'Austin jeudi, jour de son anniversaire.

Side Effect, qui s'est construit une base de fans modeste mais énergique, aidée par les médias sociaux et une certaine popularité auprès des expatriés de Rangoun, manque surtout de moyens et a tenté de lancer une opération de levée de fonds sur un site internet. (http://www.pledgemusic.com/projects/sideeffect/).

"Le manque d'argent est pour nous un problème majeur", a ajouté Darko, qui tient un petit magasin de vêtements pour vivre et cite Kurt Cobain, l'ancien leader emblématique de Nirvana, comme sa principale source d'inspiration.

Le groupe a rassemblé pour le moment 8.200 dollars en ligne, les deux-tiers de ce qu'ils voulaient lever. Ils ont également gagné 2.000 dollars grâce à un concert à Rangoun mais ils ont dû emprunter de l'argent pour boucler le financement de leur voyage au Texas.

Deux ans après une grosse déconvenue, ils ont toutefois été encouragés par cet argent réuni grâce à des donations en ligne. A cet époque le site spécialisé IndieGoGo, basé aux Etats-Unis et destiné à aider les gens à rassembler des dons pour financer leurs projets, avait bloqué environ 3.000 dollars qui devaient leur revenir.

En effet, le site craignait qu'en versant cet argent à Side Effect il ne viole les sanctions américaines à l'encontre de la Birmanie, le groupe n'avait donc pas pu récupérer cet argent.

Depuis, les spectaculaires réformes réalisées ces dernières années par le nouveau régime quasi civil du président Thein Sein ont permis la levée de presque toutes les sanctions occidentales.

Le concert de Side Effect à Austin a été suivi par un petit groupe d'expatriés originaires de Birmanie, qui a aidé à véhiculer les membres du groupe jusqu'à Austin.

"Ils sont vraiment bons, ils sont originaux et ils ont leur propre son. Je suis presque en train de pleurer", a ainsi déclaré Eindray Aye, qui gère un site internet communautaire dédié aux quelques centaines d'habitants de la ville originaires de Birmanie.

Les quatre membres de Side Effect ont estimé que leur visite à Austin en valait la peine: ils ont pu observer d'autres groupes et prendre quelques idées.

Les musiciens se sont vu offrir le logis par une fan locale qui les a contactés par Twitter et leur a offert son aide. Sa famille a même offert au batteur Tser Htoo une vieille batterie, achetée d'occasion, un bonheur incroyable pour lui après des années passées à s'exercer sur de simples piles de bouquins. Darko a quant à lui reçu une guitare pour un anniversaire dont il se souviendra longtemps.

klm/bdx/jr

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