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Les Occidentaux vont riposter après le référendum en Crimée

Les Occidentaux vont riposter après le référendum en Crimée

Les Occidentaux ont condamné dimanche le référendum "illégal" en Crimée et l'Union européenne devrait décider de sanctionner des responsables russes, sans toutefois frapper à la tête de l'Etat afin de laisser la porte ouverte au dialogue avec Moscou.

Le président américain Barack Obama a également évoqué d'éventuelles sanctions supplémentaires contre la Russie, avertissant son homologue russe Vladimir Poutine que les Etats-Unis et leur alliés ne reconnaîtraient "jamais" le référendum sur la Crimée de dimanche.

Le Japon et le Canada se sont associés aux condamnations occidentales. Tokyo a appelé lundi la Russie à ne pas annexer la Crimée, et Ottawa a évoqué l'"illégitimité" du "soi-disant référendum".

Les Européens vont de leur côté réagir sans tarder, dès lundi matin, puisque leurs ministres des Affaires étrangères se retrouveront à Bruxelles pour leur réunion mensuelle.

Sans attendre, Bruxelles comme Washington ont réaffirmé dimanche qu'ils jugeaient "illégal et illégitime" ce référendum, qui est "contraire à la Constitution ukrainienne et aux lois internationales", selon les présidents du Conseil européen et de la Commission, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso.

"Les Etats-Unis ne reconnaîtront pas le résultat" du scrutin, a également réaffirmé le secrétaire d'Etat John Kerry à son homologue russe Sergueï Lavrov lors d'une discussion téléphonique.

"Après ce référendum illégal, la Russie commence de facto l'annexion du territoire ukrainien", a vivement réagi la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaitè.

Qualifiant ce scrutin de "pseudo-consultation", le président français François Hollande avait prévenu samedi que "s'il n'y avait pas de désescalade lundi", il "y aurait usage des sanctions" sur lesquelles se sont entendus les dirigeants de l'UE lors de leur réunion extraordinaire sur l'Ukraine le 6 mars.

Jusqu'à présent plutôt réticente, Londres a également estimé qu'il était temps pour l'UE d'"adopter des mesures de restriction plus sévères", selon son chef de la diplomatie, William Hague.

A Bruxelles, une nouvelle réunion au niveau des ambassadeurs devait finaliser dimanche soir des sanctions "ciblées" visant des responsables russes ou ukrainiens pro-russes, sous la forme de restrictions de visas et de gels d'avoirs.

Aucune information officielle ne sera dévoilée avant la réunion de lundi sur la liste des personnes visées, qui pourrait comprendre de "25 à 30 noms", selon une source européenne. Elle "devrait être limitée mais politiquement significative pour envoyer un message clair" à Moscou, a précisé une autre source.

"Il y aura des parlementaires, des membres des instances de sécurité, un haut responsable du ministère de la Défense...", selon elle. Des responsables pro-russes de Crimée devraient être également concernés.

Mais il semblait exclu que la liste comprenne, dans un premier temps, des membres du gouvernement russe car il "serait difficile" de sanctionner des personnes avec lesquelles on essaie de négocier une solution politique.

Les capitales occidentales s'interrogent en effet sur les intentions de Vladimir Poutine après le référendum. "Va-t-il se satisfaire de l'arrimage de la Crimée à la Russie où va-t-il chercher à pousser son avantage dans l'est de l'Ukraine ?", se demande un diplomate à Bruxelles.

Pour plusieurs responsables européens, l'attitude de Moscou ces derniers jours ne prêtait pas à l'optimisme. "La Russie a jusqu'à présent bloqué toute option de sortie de crise, toute avancée vers une désescalade et veut apparemment établir une situation que nous ne pouvons accepter", a estimé dimanche le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

Dans le cas où la crise s'aggraverait, l'UE envisage de débloquer un troisième train de sanctions, jugées plus dommageables pour Moscou car portant sur les relations économiques et commerciales.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 auront l'occasion d'en discuter lors du sommet européen qui se tiendra jeudi et vendredi à Bruxelles.

Les milieux économiques, notamment allemands, s'inquiètent publiquement de telles sanctions. Le patron du géant de l'énergie EON, Johannes Teyssen, a ainsi mis en garde dans l'hebdomadaire Der Spiegel contre le risque d'"endommager inconsidérément" les relations avec la Russie, troisième partenaire économique de l'UE.

Le Premier ministre bulgare, Plamen Orecharski, s'est également déclaré dimanche réticent, soulignant que plusieurs pays de l'Europe de l'est, dont le sien, "seraient les plus grands perdants" en cas de sanctions.

La Bulgarie dépend en effet très largement de livraisons de gaz russe transitant par l'Ukraine pour son approvisionnement énergétique.

De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a souhaité que davantage d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) soient déployés en Ukraine, lors d'un entretien téléphonique, dimanche, avec M. Poutine, a annoncé la chancellerie.

bur-jri/jr

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