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Le régime syrien marque des points avec la chute de la cité clé de Yabroud

Le régime syrien marque des points avec la chute de la cité clé de Yabroud

Les troupes du régime syrien appuyées par le Hezbollah libanais ont pris dimanche la totalité de la ville stratégique de Yabroud, enregistrant une avancée importante dans la guerre contre les rebelles, qui est entrée dans sa quatrième année.

Des dizaines de soldats gouvernementaux et de combattants loyalistes portant différents uniformes se trouvaient à Yabroud, a constaté un journaliste de l'AFP entré dans ce qui était le dernier fief rebelle dans les montagnes de Qalamoun, à la frontière avec le Liban.

Aucun civil n'était visible dans la ville majoritairement sunnite, dont certains murs sont recouverts d'inscriptions favorables à la révolution.

"Nous avons pris le contrôle total de la ville ce matin" a affirmé à l'AFP un officier, soulignant que la bataille avait été particulièrement "difficile".

Cette prise empêche toute infiltration rebelle vers le Liban voisin, en particulier vers la ville d'Aarsal (est) qui soutient la rébellion syrienne.

"Ce nouvel exploit (...) sécurise les régions frontalières avec le Liban et coupe la route aux renforts", a indiqué un porte-parole de l'armée dans un communiqué lu à la télévision.

"C'était la dernière grande ville de la région montagneuse de Qalamoun entre les mains des rebelles. Elle se trouve à moins de 10 km de l'autoroute Damas-Homs et représentait une menace pour la sécurité de cet axe", souligne le géographe français spécialiste de la Syrie, Fabrice Balanche. La circulation a pu reprendre dimanche sur l'axe reliant la capitale à la troisième ville syrienne, selon la télévision syrienne.

"Cela démontre à nouveau qu'en ce qui concerne les zones stratégiques, l'avantage se trouve actuellement dans le camp du gouvernement" a estimé Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Center.

Pour le Hezbollah, cette prise est également cruciale car selon le mouvement chiite armé, c'est à Yabroud que sont piégées les voitures utilisées pour les attentats meurtriers qui ont touché ses bastions au Liban ces derniers mois.

Mais quelques heures après la conquête de la ville, un nouvel attentat suicide à la voiture piégée a touché un fief du Hezbollah au Liban, faisant quatre morts dans la plaine de la Békaa (est) près de la frontière syrienne. Il a été revendiqué par un groupe armé sunnite en représailles à la prise de Yabroud.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué que le Hezbollah était le fer de lance de l'offensive sur Yabroud, dans laquelle ils ont perdu cinq combattants dimanche.

Selon plusieurs sources, les raids du régime se poursuivaient entre Yabroud et Aarsal, et l'OSDH a décompté six personnes tuées, dont deux enfants.

Une source médicale à Aarsal a indiqué avoir reçu de nombreux blessés dimanche, dont une vingtaine de victimes des raids sur le Liban, et une trentaine transportés depuis la Syrie.

Les soldats, qui pourchassent les rebelles fuyant vers Aarsal, vont désormais s'employer à fermer complètement les voies d'acheminement des renforts et approvisionnements destinés aux insurgés via le Liban, selon une source de sécurité à Damas.

Selon un commandant sur place, les "prochaines étapes" sont Flita et Rankous, deux positions rebelles sur la route du Liban.

Ce recul de la rébellion illustre à nouveau les divisions qui l'affaiblissent.

Selon le commandant loyaliste à Yabroud, trois jours avant l'offensive, des accrochages ont eu lieu entre des rebelles qui voulaient se rendre voyant la partie perdue, et les jihadistes du Front al-Nosra qui entendaient se battre jusqu'au bout.

"Nous avons tué leurs principaux chefs et ils ont été totalement déroutés. Un grand nombre des rebelles ont été tués, d'autres ont été capturés et certains se sont enfuis", ajoute-t-il.

Un combattant local d'al-Nosra a expliqué sur sa page Facebook que la plupart des rebelles s'étaient retirés de la ville par surprise, laissant les jihadistes combattre seuls dimanche.

Au même moment à Damas, environ 300 jeunes Syriens, dansant et chantant, ont appelé M. Assad à se porter candidat à la présidentielle prévue au printemps, et célébré la "victoire" de l'armée à Yabroud.

"Nous sommes tes hommes, Bachar", ont-ils lancé. "Nous allons t'élire Bachar", indiquait une banderole.

Le médiateur international Lakhdar Brahimi est arrivé dimanche en Iran, l'un des rares alliés du régime Assad, pour une visite de trois jours au cours de laquelle il doit notamment rencontrer le président Hassan Rohani.

Trois ans de violences ont coûté la vie à plus de 146.000 personnes selon l'OSDH, contraint selon l'ONU plus de neuf des 22 millions d'habitants à fuir leur foyer et détruit le pays, plongé dans une crise humanitaire majeure dans laquelle les enfants sont en première ligne.

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