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Les Slovaques ont voté au 1er tour de la présidentielle, le social-démocrate Fico favori

Les Slovaques ont voté au 1er tour de la présidentielle, le social-démocrate Fico favori

Les Slovaques ont voté samedi au premier tour de l'élection présidentielle au suffrage universel direct, avec pour candidat favori le Premier ministre social-démocrate Robert Fico, dont les détracteurs craignent la concentration du pouvoir entre les mains d'un seul parti.

La quasi-totalité des bureaux de vote ont fermé à 22H00 locales (21H00 GMT). A Velka Lomnica (est), le vote a cependant été prolongé d'une heure, en raison d'une panne d'électricité survenue pendant la journée.

Les premiers résultats partiels étaient attendus dimanche matin.

Sauf énorme surprise, aucun des quatorze candidats en lice ne devrait dépasser la barre des 50% de l'ensemble des 4,4 millions des électeurs inscrits, si bien que le premier tour sera vraisemblablement suivi le 29 mars d'un second tour, destiné à départager les deux candidats arrivés en tête.

"Tout porte à croire que le taux de participation sera plus élevé par rapport aux présidentielles précédentes en 2009 où ce taux s'était chiffré à environ 43% au premier tour", a déclaré à l'AFP Eva Chmelova, membre de la Comission électorale centrale.

Les sondages ont prédit un second tour opposant M. Fico, un ex-communiste de 49 ans, au millionnaire devenu philanthrope, Andrej Kiska, un centriste sans parti de 51 ans et novice en politique.

"Le thème principal de ces élections, c'est la tentative de Fico de s'approprier une position dominante au sein de toutes les composantes du pouvoir", a résumé l'analyste Samuel Abraham, interrogé par l'AFP.

Une victoire de M. Fico donnerait à son parti le Smer-SD un contrôle total de la présidence, du Parlement (83 sièges sur 150 depuis 2012) et du gouvernement--, une situation inédite depuis l'indépendance de la Slovaquie en 1993.

"J'ai voté Fico, c'est un homme politique et juriste habile, fort d'une grande expérience internationale", a confié à l'AFP à Bratislava le retraité Karol Janostiak, 75 ans.

"J'attends de lui qu'il aille oeuvrer pour une amélioration des services de santé et de l'éducation, ainsi que pour la hausse des pensions", a-t-il insisté.

Chef du gouvernement en 2006-2010 et depuis 2012, M. Fico aime se présenter en défenseur des pauvres, après s'être assuré un capital politique solide grâce à ses mesures contre l'austérité, tempérées par une discipline budgétaire.

"J'aborde ces élections avec un grand respect", a déclaré M. Fico après avoir jeté son bulletin dans l'urne à Velke Dvorany, petit village à 90 km au nord-est de Bratislava, où vit sa mère.

"J'attends la décision des gens. J'accepterai bien sûr tout résultat", a-t-il ajouté.

Son rival Andrej Kiska, souvent jugé peu charismatique, est un novice dans l'arène politique slovaque.

"J'espère que le taux de participation sera élevé. Une occasion s'annonce pour changer notre Slovaquie", a déclaré M. Kiska dans sa ville natale de Poprad, au creux des montagnes des Hautes Tatras.

"C'est un nouveau visage, il a des qualités de manager. Le fait qu'il ne doit rien à aucun parti, c'est son avantage", estime Gabriel Kusnerik, 53 ans, qui a voté à Bratislava.

"A mon avis, l'État pourrait profiter de son expérience dans les affaires", confie à l'AFP Zuzana Magicova, une économiste de 29 ans, actuellement en congé de maternité à Nitra (ouest).

L'acteur Milan Knazko, figure de proue de la "Révolution de velours" de 1989 qui a balayé le régime totalitaire communiste, le jeune et ambitieux avocat Radoslav Prochazka et l'ex-chef chrétien-démocrate du Parlement Pavol Hrusovsky briguent aussi la présidence.

"Je m'attends à ce que (M. Kiska) ramasse au second tour les voix de ceux qui ne veulent pas de Fico pour président, et de ceux dont le candidat aura échoué au premier tour", estime l'analyste Grigorij Meseznikov.

Le nouveau chef de l'État prêtera serment le 15 juin, à l'expiration du second mandat de l'actuel président de gauche, Ivan Gasparovic.

Membre de l'UE depuis 2004 et de la zone euro depuis 2009, la Slovaquie est un pays voisin de l'Ukraine, largement dépendant du gaz et du pétrole en provenance de la Russie.

Aucun incident notable n'était signalé par les autorités, malgré les vents violents et chutes de neige dans certaines régions.

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