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Hongrie: l'opposition tente de mobiliser une dernière fois avant les élections

Hongrie: l'opposition tente de mobiliser une dernière fois avant les élections

L'opposition de gauche hongroise, mal partie en vue des législatives du 6 avril face au Premier ministre sortant Viktor Orban, tente samedi une dernière grande mobilisation de ses partisans à l'occasion de la fête nationale.

Un rassemblement est prévu à partir de 15h00 à Budapest, où le conservateur Orban a pris les devants avec un discours pugnace dans la matinée devant le Parlement.

Devant quelque 5.000 partisans réunis sous des drapeaux historiques, M. Orban a assuré que les élections dans lesquelles il espère gagner un deuxième mandat allaient "forger le destin de la Hongrie".

Il a comparé sa victoire de 2010 au soulèvement de 1848 contre le pouvoir de la dynastie autrichienne des Habsbourg et à l'insurrection de Budapest écrasée par les chars soviétiques en 1956. Ses opposants, a-t-il lancé, sont "les ennemis de la liberté".

Il y a deux ans, Viktor Orban avait choisi cette tribune pour fustiger l'Union européenne (UE), alors que Bruxelles l'accusait de museler les médias, et de reformes liberticides de la justice et de la banque centrale notamment.

La gauche espère de son côté attirer des dizaines de milliers de personnes devant l'Avenue de la Liberté de la Presse, un choix évidemment symbolique.

"L'enjeu de la manifestation est important pour l'opposition, qui doit démontrer que sa campagne est efficace, qu'elle est capable de faire preuve d'unité et de mobiliser ses sympathisants", explique à l'AFP le politologue Csaba Toth, de l'institut Republikon.

L'alliance de la gauche et de formations libérales a été officialisée dans la douleur à la mi-janvier, bien tard aux yeux des analystes.

L'attelage du socialiste Attila Mesterhazy, challenger principal de Viktor Orban et de son parti Fidesz, et des ex-chefs de gouvernement Ferenc Gyurcsany (2004-2009) et Gordon Bajnai (2009-2010), pâtit également de l'omniprésence du Fidesz dans les médias et dans la rue, où ses affiches tournent en dérision ses adversaires.

Orban a également refusé un débat électoral télévisé, un exercice dans lequel il est peu à l'aise.

Le dernier sondage du 13 mars de l'institut IPSOS crédite le Fidesz de 32% des intentions de vote (contre 30% début février), l'alliance de 23% (inchangé), le parti d'extrême droite Jobbik de 11% (contre 9%).

"Les sympathisants de la gauche sont moins déterminés à voter que ceux de la droite, c'est un grand problème" pour l'opposition, souligne Csaba Fodor, politologue chez l'institut Nezopont Intezet.

"Tout peut arriver en trois semaines", estime toutefois M. Toth qui n'exclut pas une remontée de l'opposition, y compris du Jobbik, qui a entrepris de polir son image sulfureuse ces derniers mois.

La participation pourrait jouer un rôle déterminant, ce qui a conduit Gordon Bajnai à déplorer un climat de tension entretenu par le gouvernement Orban, ce dernier accusant ceux qui votent contre le Fidesz de voter aussi contre la Hongrie.

La majorité des Hongrois "veulent le changement", affirme le candidat technocrate dans un entretien au site d'information Index vendredi. Mais "la question décisive est de savoir si la peur les retiendra (ou non) à la maison le jour du vote".

Le choix par la gauche du 15 mars pour son dernier rassemblement avant les élections est symbolique. Il marque à la fois l'anniversaire du soulèvement de 1848 et la journée de la liberté de la presse.

Les deux sont liés en Hongrie, où les jeunes révolutionnaires avaient à l'époque fait d'une presse libre leur première revendication.

Les conservateurs comptent, eux, organiser une ultime démonstration de force le 29 mars, lors d'une "marche pour la paix" organisée par une ONG proche du Fidesz.

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