Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La patronne du FMI va à nouveau être entendue par la justice française

La patronne du FMI va à nouveau être entendue par la justice française

La patronne du Fonds monétaire international Christine Lagarde doit être à nouveau entendue mercredi par la justice française pour son rôle en tant que ministre de l'Économie à l'époque d'un arbitrage controversé en 2008 en faveur de l'homme d'affaires Bernard Tapie, a appris vendredi l'AFP de sources proches du dossier.

Christine Lagarde doit être confrontée le 19 mars à son ancien directeur de cabinet au ministère de l'Economie, Stéphane Richard, devant la Cour de justice de la République, chargée de juger en France les délits imputables aux membres du gouvernement "dans l'exercice de leurs fonctions".

Dans cette affaire, Mme Lagarde a jusqu'à présent échappé à une mise en examen (inculpation). Elle a été placée sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre simple témoin et personne inculpée. Stéphane Richard, actuel patron de l'opérateur Orange, a été mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans le volet non ministériel de cette affaire d'arbitrage.

La dernière audition de Mme Lagarde par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République remonte à janvier dernier.

Le FMI a apporté son soutien à Mme Lagarde à plusieurs étapes de cette enquête ouverte pour "escroquerie en bande organisée".

En juillet 2008, une décision d'arbitrage avait mis un terme au conflit qui opposait la banque Crédit lyonnais à Bernard Tapie dans l'affaire de la vente d'Adidas, octroyant à l'homme d'affaires quelque 400 millions d'euros.

Dans leur enquête, les juges financiers français cherchent à déterminer si cette décision était ou non le fruit d'un "simulacre" d'arbitrage organisé avec l'aval du pouvoir, alors que Nicolas Sarkozy était président.

Stéphane Richard et Christine Lagarde, qui avaient pris la décision de recourir à l'arbitrage, puis de ne pas le contester, ont parfois semblé dans le passé se rejeter la responsabilité de cette procédure.

En cause notamment, l'utilisation de la "griffe" de Christine Lagarde sur une lettre cruciale dans la prise de décision d'aller à l'arbitrage pour trancher le litige entre la banque et Bernard Tapie. La "griffe" est une signature pré-imprimée susceptible d'être utilisée notamment par son directeur de cabinet en son absence.

Selon une source proche du dossier, la confrontation entre Mme Lagarde et son ancien directeur de cabinet devrait notamment porter sur les conditions d'utilisation de cette "griffe" sur une lettre du 23 octobre 2007, déterminante dans la prise de décision de recourir à l'arbitrage. Il s'agit d'une des seules instructions écrites de l'ex-ministre figurant au dossier.

En 2008, devant des parlementaires, Christine Lagarde avait confirmé "avoir donné des instructions" pour soutenir "la décision (...) d'aller en arbitrage" et assumé "la responsabilité des instructions écrites". Elle avait alors évoqué cette lettre.

L'affaire de l'arbitrage controversé a déjà donné lieu à plusieurs inculpations: celle de Bernard Tapie lui-même, de son avocat Maurice Lantourne, de l'ancien patron de la structure chargée de gérer l'héritage du Crédit lyonnais Jean-François Rocchi, et de l'un des juges-arbitres Pierre Estoup.

ng/fff/thm/prh/alc/fw

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.