Salvador Sanchez Ceren, élu président dimanche au Salvador, est un ancien commandant guérillero qui avait remisé l'uniforme il y a 22 ans pour se consacrer à la politique et dit avoir "lutté toute sa vie" pour les pauvres.
Celui qui va devenir le premier ex-combattant marxiste de la guerre civile (1980-1992) à accéder à la présidence fut pendant ces douze annéess l'un des commandants de la guérilla du Front Farabundo Marti pour la libération nationale (FMLN).
Adepte des discours enflammés, l'ex-professeur de 69 ans et ministre de l'Education au sourire avenant et aux cheveux blancs explique aujourd'hui s'être toujours battu pour améliorer le sort des pauvres, qui représentent 40% de la population de son petit pays, selon les Nations unies.
Diplôme de professeur en poche à 19 ans, il a nourri sa révolte dans les écoles de la région déshéritée de Libertad (sud), où il a fait ses débuts comme militant syndical avant se distinguer dans la capitale lors des grandes grèves de 1969 et 1971.
Son virage vers la clandestinité s'est opéré dans les années 1970. En 1980, il participe à la création du FMLN, qui s'engage dans la lutte armée contre le gouvernement.
Surnommé commandant "Leonel Gonzales" sur le front, il passe l'essentiel de la guerre dans les montagnes de la région de Chalatenango (nord), théâtre d'intenses affrontements contre l'armée.
Juan Garcia, un milicien l'ayant accompagné pendant le conflit, le décrit aujourd'hui comme une personne "ordonnée, sérieuse, solidaire, prudente et peu encline à la plaisanterie".
Le 16 janvier 1992, il est présent au château de Chapultepec (Mexique) pour des accords de paix signés sous la pression croissante de l'armée soutenue par Washington, mettant fin à ce conflit qui a fait 75.000 morts.
Il a ensuite supervisé la destruction des armes de la rébellion à El Paisnal, près de San Salvador, une étape obligatoire avant la légalisation du FMLN comme parti politique, effective en décembre 1992.
Elu député en 2000, il le restera jusqu'à sa désignation à la vice-présidence en 2009 par Mauricio Funes, l'ex-journaliste qui a porté le FMLN au pouvoir.
Jusqu'en 2012, il cumule ces fonctions avec celles de ministre de l'Education, fonction dans laquelle il a acquis une forte popularité en lançant de nombreux projets sociaux telles que les "paquets scolaires", trousseaux de vêtements, chaussures et matériel scolaire offerts aux écoliers.
Auteur de plusieurs ouvrages, il a publié en 2008 son autobiographie, "La vie s'écrit avec les rêves", dans laquelle il estime que la mémoire historique "est une nécessité éthique et sociale".
Il est marié et père de quatre fils.
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