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Londres met le paquet pour ses start-up et rêve de Silicon Valley

Londres met le paquet pour ses start-up et rêve de Silicon Valley

Après la finance, Londres veut devenir incontournable dans le domaine des nouvelles technologies et couve ses start-up. Avec le rêve de dépasser un jour la Silicon Valley.

Arrivé jeudi au pas de course dans l'"incubateur" de start-up TechHub, à Shoreditch, quartier branché de l'est de Londres, le bouillonnant et très communicant maire de Londres, Boris Johnson, a annoncé la couleur : il veut faire de sa ville la "capitale technologique du monde". Rien de moins.

"Il n'y a nul lieu pouvant rivaliser avec Londres pour faire croître les sociétés technologiques. Nous avons les talents, les investisseurs et l'esprit d'entreprise", jure-t-il.

Si le "Silicon roundabout", nom du rond-point de Shoreditch autour duquel sont installées de très nombreuses start-up, est encore loin d'égaler la "Silicon Valley" et ses colosses Facebook, Google ou autre Yahoo!, Londres et le gouvernement du conservateur David Cameron mettent le paquet.

Lancée en novembre 2010 par David Cameron et Boris Johnson, l'organisation Tech City est là pour soutenir le boom des nouvelles technologies à Londres en conseillant et aidant les start-up à s'installer, à recruter, à trouver des investisseurs, à bénéficier d'incitations fiscales...

Résultat, plus de trois ans après, plus de 1.300 sociétés du secteur sont installées dans l'est de Londres contre 200 en 2010 et 155.600 personnes travaillent dans les nouvelles technologies dans la ville, une hausse de 29% en dix ans, selon des chiffres cités par la mairie de Londres.

Et signe de l'attractivité de la capitale britannique, la croissance du nombre de sociétés étrangères du secteur qui y investissent a atteint 75% depuis 2010.

"Londres est un carrefour et attire les gens", a confirmé devant la presse Will Sargent, le patron de Framestore, le studio londonien d'effets spéciaux tout juste oscarisé pour Gravity.

Facebook est lui en pleine expansion à Londres et tire les "bénéfices" d'une ville "tellement attractive", "ouverte sur le plan créatif et technologique", assure sa vice-présidente pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, Nicola Mendelsohn.

Le réseau social y a fait déménager son directeur de la création, Mark D'Arcy, auparavant basé à New York, et y a embauché en un an une centaine de programmeurs informatiques.

"La confiance envers Londres augmente, les start-up sont florissantes", estime pour sa part Michael Acton Smith, le patron de Mind Candy, éditeur du jeu pour enfants sur internet Moshi Monsters.

"De nombreuses personnes pensent que Moshi Monsters est japonais ou sort de l'esprit créatif de Californiens. Ce n'est pas vrai, cela vient de Londres", claironne-t-il.

Londres est aussi le siège de King Digital Entertainment, l'éditeur du célèbre Candy Crush Saga, pépite qui estime valoir plus de 7 milliards de dollars mais a toutefois décidé de traverser l'Atlantique pour faire prochainement son entrée en Bourse à Wall Street.

Pépinière de start-up technologiques, Shoreditch et son "Silicon roundabout" attire notamment des entreprises françaises. Comme Solocal, l'héritier de l'éditeur d'annuaires téléphoniques PagesJaunes, qui y a établit une filiale en juillet dernier.

"Le marché du digital (numérique) au Royaume-Uni est trois à quatre fois supérieur à celui de la France", se réjouit Bruno Berthezene, responsable de la filiale britannique du groupe.

"Il y a un certain nombre d'incitations, comme Tech City l'illustre. Il y a sans doute des choses desquelles s'inspirer en France, comme la capacité à créer une dynamique fédératrice qui manque peut-être en France", juge-t-il.

Un "écosystème" qui plaît également à Vincent Menot, de la société d'investissement Hambro Perks, comme un poisson dans l'eau au milieu des "geeks" de TechHub, où il suit le développement de l'application de messagerie musicale PingTune, dans laquelle sa société a investi.

"L'avantage, c'est de pouvoir être proche d'autres start-up, d'échanger des idées. La combinaison de l'innovation et de la finance font que (...) ça grouille d'investisseurs. Lorsque l'on trouve des opportunités par exemple en Suède ou même en France, on va demander aux entrepreneurs de venir se relocaliser à Londres. Car c'est ici que ça se passe", s'enthousiasme-t-il.

mg/jmi/ros

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