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France: le marché des vins de Bordeaux à la baisse après des années de progression

France: le marché des vins de Bordeaux à la baisse après des années de progression

Les ventes de vins français de Bordeaux se sont tassées en 2013, avec des volumes qui stagnent et une chute en valeur notable à l'export (-6%) après les records atteints en 2012 grâce au marché chinois devenu plus difficile à conquérir.

En 2013, la commercialisation des vins de Bordeaux s'établit ainsi à 5,57 millions d'hectolitres (Mhl), soit 742 millions de bouteilles (+0,3%), pour un marché d'une valeur de 4,24 milliards d'euros (-1,4%), selon un bilan diffusé jeudi par le Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB).

C'est à l'export que le marché s'est le plus fortement replié avec 2,13 Mhl expédiés (-2%) pour un marché de 2,14 milliards d'euros (-6%).

Vers l'Union européenne, les volumes expédiés sont en hausse de 5%, à 1,03 Mhl (133 millions de bouteilles) pour un marché en valeur en baisse de 6% (816 millions d'euros). Vers les pays tiers les plus importants (Asie et Amérique du Nord) le repli est de 7% en volume (1,28 Mhl soit 170 millions de bouteilles) et de 6% en valeur (1,32 milliard d'euro).

C'est vers la Chine (-16% en volume et -18% en valeur, soit 60 millions d'euros) et Hong-Kong (-23% en volume, constant en valeur) que le repli est le plus marqué. Les États-Unis continuent leur progression en volume (+3%) mais perdent en valeur (-7%).

Pour expliquer ces chiffres en recul pour 2013, le président du Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), Bernard Farges, a pointé "le besoin de souffler des investisseurs en Chine, un marché qui avait une progression exponentielle depuis 2005".

Le couple Chine et Hong-Kong est le premier marché à l'export pour les vins de Bordeaux et représente à lui seul le quart des exportations tant en volume (25%) qu'en valeur (26%).

Le changement de politique du gouvernement chinois en matière de repas d'affaires et de cadeaux, avec des restrictions en la matière, la professionnalisation du secteur de revente et l'enquête anti-dumping lancée par la Chine sur les vins français expliquent à eux trois, selon M. Farges, le tassement du premier marché à l'export des vins de Bordeaux.

C'était grâce au marché chinois, qui a enregistré des progressions jusqu'à trois chiffres, que le marché des vins de Bordeaux s'était revigoré après le reflux brutal de l'activité essuyé lors de la crise financière de 2008.

En volume, les exportations qui avaient chuté à 1,55 Mhl en 2009, avaient ainsi bondi pour atteindre en 2012 leur plus haut niveau d'expédition depuis 1998, à 2,36 Mhl. Idem pour le marché en valeur, qui avait plongé à 1,3 milliard d'euros en 2009 pour atteindre le sommet de 2012 à 2,28 milliards d'euros, dopé par ce marché chinois extrêmement demandeur mais aussi par les millésimes dits exceptionnels de 2009 et 2010.

Sur le marché français, la baisse des ventes en grande et moyenne surface, où est achetée une bouteille sur deux, continue avec 190 millions de bouteilles (-3%) pour un chiffre d'affaires de 906 millions d'euros (-1%). En Europe, 1,03 Mhl (+5%) ont été expédiés pour une valeur de 816 millions d'euros (-6%).

L'année 2013 a également vu pour les vins de Bordeaux l'inversion du ratio de stocks, amplifiée par la faible récolte 2013 estimée à 3,87 Mhl (-27% par rapport à 2012). "Depuis dix ans nous avions trop de stock et au moment où on le jugulait, nous avons une petite récolte", a regretté M. Farges qui reconnait qu'elle est "un choc brutal pour ceux qui n'ont pas de stock pour bénéficier de la remontée des cours".

Dans ce contexte de volumes disponibles à la baisse, le vin en vrac a vu une nouvelle progression de son prix, avec une hausse de 25%.

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