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Crimée: rencontre de la dernière chance entre Kerry et Lavrov à Londres

Crimée: rencontre de la dernière chance entre Kerry et Lavrov à Londres

Le secrétaire d'Etat John Kerry aura vendredi à Londres une entrevue de la dernière chance avec son homologue russe Sergueï Lavrov à propos de la Crimée, Washington avertissant Moscou de possibles représailles américaines et européennes après le référendum de dimanche.

Au terme d'une dizaine de jours d'intense activité diplomatique entre les Etats-Unis et la Russie sur la crise ukrainienne, M. Kerry a quitté Washington jeudi soir pour arriver le lendemain matin dans la capitale britannique et y retrouver M. Lavrov. Ce sera la quatrième fois en une semaine, après des rencontres à Paris et à Rome.

Alors que M. Kerry quittait Washington, une responsable de la diplomatie américaine, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a expliqué que le chef de la diplomatie américaine allait tenter d'obtenir "l'engagement (de la Russie) qu'elle est prête à s'impliquer sérieusement dans un processus visant à désamorcer" la crise.

Le ministre américain a encore eu au téléphone jeudi le Russe et il lui "a clairement dit qu'il y aurait des coûts si la Russie continue de faire grimper" les tensions, selon un responsable du département d'Etat.

Devant une commission du Sénat, John Kerry lui-même a prévenu que les Etats-Unis et l'Union européenne étaient prêts à prendre "lundi une série de mesures très sérieuses" visant Moscou pour répliquer au référendum de dimanche en Crimée qui doit entériner un rattachement à la Russie.

"J'espère que (les Russes) vont venir (à Londres) conscients du fait que la communauté internationale est vraiment forte et unie sur cette question", a martelé le secrétaire d'Etat.

Interrogé par un sénateur sur la "réponse" de Washington en cas d'"annexion" de la Crimée par la Russie, M. Kerry a simplement répété que son gouvernement défendait "le respect de la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité de l'Ukraine".

Il a dit "espérer que la Russie respecte le droit international" car "il n'y a aucune justification, aucune légalité au référendum qui se tient" le 16 mars en Crimée.

Le 6 mars, le jour de l'annonce de cette consultation référendaire, Washington avait alors imposé "des restrictions de visas" sur des dirigeants ukrainiens et russes et le président Barack Obama avait aussi signé un décret autorisant des gels d'avoirs.

Le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a clairement laissé entendre que les entretiens Kerry-Lavrov à Londres représentaient la dernière chance pour Moscou d'échapper à d'éventuelles mesures punitives américaines supplémentaires.

Les Etats-Unis "travaillent pour identifier des cibles de sanctions potentielles", a explicité M. Carney.

M. Kerry a cependant souligné que Washington privilégiait toujours une voie diplomatique avec la Russie et ne voulait pas imposer de sanctions à tout prix.

"Notre choix, c'est de ne pas nous trouver en position de devoir faire cela", a dit celui qui défend régulièrement une coopération avec Moscou sur les grandes crises internationales, comme en Syrie, Iran, Corée du Nord ou Afghanistan.

M. Kerry a précisé que d'après les estimations américaines, il y avait 20.000 troupes russes en Crimée, en deçà des 25.000 soldats prévus selon un accord concernant les bases militaires russes dans la péninsule ukrainienne. Mais "il n'y a aucun signe (que la Russie) a les ressources nécessaires pour marcher vers l'Ukraine et s'en emparer".

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