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Abandon des charges contre une diplomate indienne arrêtée à New York

Abandon des charges contre une diplomate indienne arrêtée à New York

Un juge américain a abandonné les charges retenues contre une diplomate indienne, dont l'arrestation à New York et la fouille au corps avaient généré une mini-crise diplomatique avec Delhi.

Devyani Khobragade, consule générale adjointe à New York, avait été arrêtée le 12 décembre alors qu'elle déposait ses enfants à l'école, et détenue pendant 48 heures. La justice américaine la soupçonnait d'avoir sous-payé son employée de maison, elle aussi indienne, et d'avoir menti et produit de faux documents pour établir son visa de travail.

Son arrestation et sa fouille au corps, inimaginable en Inde pour une femme, mais pratique habituelle à New York selon le procureur, avaient indigné les autorités indiennes qui estimaient en particulier qu'elle était couverte par l'immunité diplomatique.

La justice américaine contestant ce fait, New Delhi avait demandé à Washington de lui octroyer un visa G1 accordé aux diplomates en poste aux Nations unies.

Mme Khobragade l'ayant obtenu début janvier, en tant que membre de la mission permanente de l'Inde auprès de l'ONU, elle avait alors pu quitter les Etats-Unis, immédiatement après avoir été officiellement inculpée le 9 janvier.

Sur la base de l'immunité diplomatique obtenue, la consule avait demandé le jour même à la justice américaine d'abandonner les charges retenues contre elle, ce que la juge Shira Scheindlin a fait mercredi.

"Même si Mme Khobragade n'avait pas d'immunité au moment de son arrestation et en a une maintenant, son acquisition de l'immunité durant le cours de la procédure oblige au rejet" des charges, a expliqué la magistrate.

"Les conditions de remise en liberté sous caution sont caduques et elle est exonérée de sa caution", a-t-elle ajouté, précisant que "tout mandat d'arrêt basé sur cette inculpation doit être annulé".

L'Inde s'est félicitée de ce retournement de situation précisant que les juristes du gouvernement allaient maintenant minutieusement étudier cette décision de justice.

"Jusqu'ici tout a l'air dans l'ordre. Il va falloir que les juristes examinent scrupuleusement (cette décision) avant que nous puissions réagir dans le détail", a expliqué à l'AFP un porte-parole du ministre des Affaires étrangères depuis New Delhi.

Mme Khobragade, en Inde depuis le mois de janvier, a laissé aux Etats-Unis ses filles, âgées de 7 et 4 ans, restées avec leur père, un universitaire américain.

Depuis Bombay, son père a remercié le gouvernement indien d'avoir pris le parti de sa fille et fustigé les Etats-Unis pour avoir tenté de compromettre sa fille dans "un coup monté".

La justice américaine l'avait accusée de faire parfois travailler son employée de maison, Indienne, 100 heures par semaine même quand celle-ci était malade et souvent sans aucun jour de repos, pour moins de 0,9 dollar de l'heure.

Le traitement subi par la consule avait ulcéré les autorités indiennes, qui avaient alors pris des mesures de rétorsion contre les Etats-Unis et leurs diplomates, en demandant notamment le départ d'un membre de l'ambassade américaine de New Delhi "de même rang" que la consule.

jm/mf/rap/jca

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