Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

USA: la réforme du FMI passe un obstacle au Sénat, son avenir reste incertain

USA: la réforme du FMI passe un obstacle au Sénat, son avenir reste incertain

La réforme du Fonds monétaire international (FMI), bloquée depuis 2010 aux Etats-Unis, a passé un premier obstacle mercredi au Sénat américain lors d'un vote sur l'Ukraine, mais l'opposition de plusieurs parlementaires républicains rendait son adoption finale très incertaine.

La commission des Affaires étrangères du Sénat a adopté par 14 voix contre trois une proposition de loi autorisant des sanctions contre des responsables russes impliqués dans l'intervention en Ukraine, ainsi qu'une aide économique au pays sous la forme de la garantie d'un milliard de dollars de prêts aux autorités de Kiev.

"Le président (Vladimir) Poutine a raté son calcul en jouant à la roulette russe avec la communauté internationale, mais nous refusons de cligner des yeux et nous n'accepterons jamais cette violation du droit international", a déclaré Robert Menendez, président de la commission.

Le texte inclut un article validant la réforme du FMI, signée en 2010 mais jamais adoptée par le Congrès et donc bloquée au niveau mondial en raison du poids des Etats-Unis. Cette réforme augmenterait les ressources permanentes du FMI, qui pourrait ainsi prêter davantage aux autorités de Kiev, selon l'administration.

"Il n'y a aucun doute, pour ceux qui veulent soutenir l'Ukraine (...), que c'est le FMI qui jouera un rôle crucial" pour aider Kiev à engager les réformes structurelles nécessaires, a dit M. Menendez.

Le coût de la réforme, pour les Etats-Unis, serait d'environ 315 millions de dollars en 2014, selon lui, un coût relativement faible pour le budget américain de plus de 3.000 milliards.

Mais elle est critiquée par de nombreux parlementaires républicains, qui considèrent que les ressources permanentes du FMI lui permettent déjà d'assurer sa mission d'aide aux pays en difficulté.

Le texte du Sénat impose aussi des sanctions nouvelles, et inédites, contre des ressortissants russes et ukrainiens responsables de violations graves des droits de l'homme ou de corruption en Ukraine. "C'est une loi très, très sévère", a affirmé le républicain Bob Corker.

Le président Barack Obama obtiendrait également l'autorité de décréter des sanctions (interdiction de visas, gel d'avoirs) contre "les responsables russes les plus corrompus", en Russie, sans lien particulier avec l'Ukraine -- une mesure ajoutée à l'initiative du sénateur John McCain.

Une aide de 50 millions de dollars en 2015 pour l'aide à la démocratie, la gouvernance et la société civile, ainsi que 100 millions de dollars sur trois ans pour la coopération en matière de sécurité à destination de l'Ukraine et d'autres Etats d'Europe centrale et orientale, seraient également débloqués.

La prochaine étape est l'examen par l'ensemble du Sénat. Si la proposition de loi était adoptée, elle partirait en deuxième lecture à la Chambre des représentants, où elle devrait se heurter à l'opposition de nombreux républicains envers la réforme du Fonds.

"Cet argent pour le FMI n'est pas nécessaire pour gérer cette crise en Ukraine", a déclaré mercredi John Boehner, le président de la Chambre, à majorité républicaine.

"Il est évident que cela ne survivra pas à la Chambre", a prédit le sénateur républicain James Risch à des journalistes.

Le calendrier est tel que cette navette pourrait ne pas pouvoir être achevée à temps d'ici vendredi, quand le Congrès suspendra ses travaux pour une semaine de congé.

ico-mlm/sam

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.