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Suisse: enquête pour blanchiment contre la fille aînée du président ouzbek

Suisse: enquête pour blanchiment contre la fille aînée du président ouzbek

Une enquête pour soupçons de blanchiment d'argent a été ouverte en Suisse contre Gulnara Karimova, la fille aînée du président ousbek, concernant le marché des télécommunications en Ouzkékistan.

L'enquête s'est traduite par le blocage de quelque 800 millions de francs suisses(658 M euros).

L'information a été donnée mercredi par un communiqué du Ministère public de la Confédération (MPC).

"Le Ministère public de la Confédération (MPC) enquête contre Gulnara Karimova - la plus âgée des filles du président ouzbek - pour soupçon de blanchiment d'argent. Ouverte au départ contre quatre personnes de l'entourage de Gulanara Karimova, l'enquête pénale la vise personnellement depuis l'automne dernier", a expliqué le MPC dans un communiqué.

Les soupçons de blanchiment d'argent portent sur des "actes présumés illicites ayant eu lieu dans le marché des télécommunications en Ouzbékistan", indique encore le MPC.

Dans le cadre de cette enquête, la Suisse a placé sous sequestre des biens et avoirs estimés à plus de 800 millions de francs suisses (658 millions d'euros).

Gulnara Karimova, une grande femme blonde aux multiples activités, passant par les affaires, les cosmétiques et la chanson, n'est pas une inconnue en Suisse. Elle avait été nommée par son père Islam Karimov, 75 ans, au poste de représentante permanente de l'Ouzbékistan auprès de l'ONU et d'autres organisations internationales à Genève. Elle était en même temps ambassadrice en Espagne.

Elle a occupé ces fonctions jusqu'à l'été 2013, bénéficiant du coup de l'immunité diplomatique.

Après la fin de ses fonctions diplomatiques, une enquête pénale a été ouverte contre elle en Suisse, où l'ancienne ambassadrice avait acheté une luxueuse ville pour 18 millions de francs suisses, située à Cologny, le quartier chic de Genève.

Les autorités suisses ont indiqué lundi que des enquêtes étaient aussi en cours en France et en Suède, dans le cadre de cette affaire, qui a commencé en fait en 2012.

Cette année là, la Suisse a ouvert une enquête pénale contre quatre Ouzkeks, des proches de Gulnara Karimova. Deux d'entre eux ont été arrêtés à Genève avant d'être libérés quelques mois plus tard, après le versement d'une caution.

Selon la Ratio télévision suisse (RTS), l'un d'eux serait un ancien responsable d'Uzdunrobita, filiale ouzbèke de l'opérateur russe de télécommunications MTS.

L'opérateur suédois TeliaSonera est aussi mentionné dans cette enquête qui porte sur des contrats de plusieurs centaines de millions de dollars passés depuis 2007 pour l'accès au marché ouzbek des télécommunications, selon la RTS.

En Suède, la justice enquête depuis septembre 2012 sur un montant jugé exagéré qu'a payé TeliaSonera pour acquérir une licence 3G en Ouzbékistan, auprès d'une société contrôlée par une amie de Gulnara Karimova. TeliaSonera a d'abord nié farouchement avoir surpayé cette licence, avant d'admettre qu'il y avait un problème.

Le dossier a aussi des ramifications en Russie.

Mercredi, l'opérateur de téléphonie mobile russe Vimpelcom a en effet annoncé être visé par des enquêtes aux Pays-Bas et aux Etats-Unis, liées à ses activités en Ouzbékistan.

Le groupe a indiqué avoir reçu une lettre du gendarme boursier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), l'informant d'une enquête.

Le même jour, le siège du groupe à Amsterdam a été perquisitionné par les autorités néerlandaises, qui y ont saisi des documents et "ont indiqué que le groupe était au centre d'une enquête criminelle aux Pays-Bas".

Les enquêtes semblent liées "aux opérations du groupe en Ouzbékistan", selon Vimpelcom qui ne donne pas davantage de détails.

bur-mnb/fc

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