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Obama reçoit Iatseniouk, le référendum de Crimée sans valeur pour le G7

Obama reçoit Iatseniouk, le référendum de Crimée sans valeur pour le G7

Barack Obama recevait mercredi le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk au moment où le G7 prévenait qu'il ne reconnaîtrait pas le résultat du référendum de rattachement de la Crimée à la Russie prévu dimanche.

M. Iatseniouk, arrivé en début d'après-midi dans une voiture arborant les couleurs ukrainiennes et américaines, a été reçu dans le cadre prestigieux du Bureau ovale, honneur réservé aux chefs d'Etat et de gouvernement étrangers, alors que Moscou considère que le gouvernement intérimaire ukrainien n'est pas légitime.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a affirmé que ces entretiens démontreraient "le fait que nous soutenons fermement les Ukrainiens, nous soutenons fermement l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine". Les deux dirigeants doivent s'adresser à la presse à l'issue de la rencontre.

Parallèlement, la légitimité du référendum organisé dimanche prochain par les autorités séparatistes pro-russes en Crimée a été mise en doute par un leader de la minorité des Tatars, au cours d'un long entretien téléphonique avec M. Poutine.

"J'ai émis des doutes sur l'opportunité d'organiser ce référendum et sur sa légitimité", a déclaré Moustafa Djemilev dans une interview à la chaîne de télévision ukrainienne Kanal 5.

Mais, à quatre jours de la consultation sur l'avenir de la péninsule où vivent deux millions de personnes, dont des minorités tatare et ukrainophone, rien ne semble en mesure d'enrayer son glissement dans le giron russe.

Les déclarations à l'AFP du président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, semblent confirmer que Kiev s'est résigné à abandonner la Crimée à la Russie et s'inquiète désormais d'une éventuelle intrusion par la frontière de l'Est, région où vivent de nombreux Ukrainiens d'origine russe.

"Nous ne pouvons pas nous engager dans une opération militaire en Crimée, ainsi nous dénuderions la frontière orientale et l'Ukraine ne serait pas protégée, les militaires russes comptent là-dessus", a déclaré à l'AFP M. Tourtchinov, chef des armées ukrainiennes.

"A la frontière orientale de l'Ukraine sont concentrées d'importantes unités de blindés", a-t-il ajouté.

A ce titre, la Russie a autorisé l'Ukraine à procéder à un vol d'observation au-dessus de son territoire pour s'assurer de l'absence de manoeuvres militaires de la part des forces russes menaçant la sécurité de l'Ukraine, a annoncé le vice-ministre russe de la Défense, cité par l'agence Itar-Tass.

La Crimée est désormais quasiment coupée du reste de l'Ukraine, les forces russes en contrôlant les points stratégiques. Tout est en place pour une sécession rapide: le "Premier ministre", Serguiï Axionov, s'est autoproclamé "chef des armées" et les deux millions d'habitants de la Crimée, majoritairement russophones, n'ont désormais plus accès qu'aux chaînes de télévision russes. Des hommes en treillis fouillent tout voyageur arrivant à Simféropol en provenance du Nord et seuls les vols en provenance de Moscou peuvent y atterrir.

Entre Russes et Occidentaux, l'incompréhension reste totale, malgré plusieurs échanges ces dix derniers jours entre les chefs de la diplomatie américaine, John Kerry, et russe, Sergueï Lavrov. Les deux hommes vont se rencontrer une nouvelle fois vendredi à Londres.

Les ministres français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sont attendus le 18 mars à Moscou, a annoncé mercredi le Kremlin. Mais la présidence française a aussitôt précisé que la réunion aurait lieu s'il y avait d'ici là "des avancées sur l'Ukraine".

Un référendum en Crimée sur le rattachement à la Russie n'aurait "aucune valeur juridique", ont en outre averti mercredi les dirigeants des pays du G7, demandant à Moscou de cesser "immédiatement" son soutien à une telle initiative.

"Etant donné le manque de préparation adéquate et la présence intimidante des troupes russes, ce serait également un processus entaché d'irrégularités qui n'aurait aucune force morale. Pour toutes ces raisons, nous n'en reconnaîtrons pas le résultat", ajoute le G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), auquel est associée l'Union européenne, dans un communiqué publié par la Maison Blanche.

Pour leur part, les Européens accélèrent le rapprochement avec l'Ukraine. La chancelière allemande Angela Merkel a ainsi annoncé que le volet politique de l'accord d'association de l'Ukraine avec l'Union européenne pourrait être signé dès la semaine prochaine.

"Nous nous sommes prononcés pour la signature aussi rapidement que possible du volet politique de l'accord d'association, probablement au cours du prochain sommet de l'UE", prévu à Bruxelles les 20 et 21 mars, a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse à Varsovie avec le Premier ministre polonais, Donald Tusk.

Les deux dirigeants ont réaffirmé que l'UE était prête à passer à la "seconde étape des sanctions" contre la Russie.

"Nous souhaitons une désescalade, mais s'il n'y en a pas, les ministres européens des Affaires étrangères se pencheront lundi sur la deuxième étape des sanctions", a déclaré Mme Merkel.

Ces sanctions doivent comprendre le gel des avoirs et l'interdiction de visas à l'égard de personnalités russes et ukrainiennes considérées comme responsables de la crise.

bur-tq/ rap

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