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Iran: l'ouverture d'Ashton saluée, sa rencontre avec des opposants critiquée

Iran: l'ouverture d'Ashton saluée, sa rencontre avec des opposants critiquée

L'Iran a dénoncé lundi la rencontre entre des militantes des droits de l'Homme et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton lors de sa visite à Téhéran, qui marque selon la presse iranienne une nouvelle "ère de coopération" avec l'UE.

"Cette rencontre n'avait pas été coordonnée et nous avons donné un avertissement officiel à l'ambassade d'Autriche", hôte de la rencontre samedi entre Mme Ashton et cinq Iraniennes, a déclaré la porte-parole de la diplomatie iranienne Marzieh Afkham, citée par l'agence Mehr.

Narghess Mohammadi, avocate et ancienne directrice du Cercle des défenseurs des droits de l'Homme (CDDH) créé par la prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, et la mère de Sattar Beheshti, un blogueur iranien mort en prison fin 2012, faisaient partie des invitées.

"Cela renforce la méfiance du peuple iranien à l'égard de l'Occident et n'aide en rien les relations entre l'Iran et l'Europe", a-t-elle ajouté.

"Les contacts avec la société civile sont des choses normales en diplomatie tant qu'ils ne constituent pas une ingérence dans les affaires intérieures et qu'ils respectent les règles et les valeurs des pays hôtes", a-t-elle dit.

L'adjoint du chef de l'état-major des forces armées iraniennes, le général Massoud Jazayeri, cité par l'agence Fars, a également dénoncé ces entretiens avec "des personnes de mauvaise réputation".

Dimanche, Mme Ashton avait souligné sa "fierté" d'avoir rencontré des "activistes féministes" à l'occasion de la Journée internationale de la femme.

La question des droits de l'Homme est un sujet de discorde régulier entre l'Occident et l'Iran. En décembre, le chargé d'affaires grec avait été convoqué au ministère des Affaires étrangères après avoir accueilli une rencontre entre une délégation de parlementaires européens et les colauréats 2012 du Prix Sakharov, l'avocate Nasrin Sotoudeh et le cinéaste Jafar Panahi.

Le grand quotidien réformateur Shargh a quant à lui critiqué l'approche des Occidentaux à propos des droits de l'Homme, dans un pays qui souffre des sanctions économiques occidentales.

"Mme Ashton peut visiter les centres médicaux iraniens et penser au sort de malades qui affrontent la mort parce qu'ils n'ont pas accès aux médicaments" en raison des sanctions financières qui ont rendu les médicaments importés hors de prix, écrit l'universitaire Youssef Mollaie.

"Lorsqu'elle se rend à bord d'un avion sûr à Ispahan, elle peut aussi réfléchir au fait que (...) bénéficier d'avions sûrs est le droit de tout être humain", ajoute-t-il, en référence aux sanctions américaines contre l'aviation civile iranienne qui empêchaient l'achat de pièces détachées et d'avions neufs jusqu'à l'accord intérimaire sur le nucléaire iranien entré en application en janvier.

Après sa visite politique, Mme Ashton s'est rendue lundi dans la cité historique d'Ispahan.

La presse a été plutôt positive sur la visite de Mme Ashton, la première d'un chef de la diplomatie de l'UE depuis plus de six ans.

"L'Iran et l'Europe entrent dans l'ère de la coopération", titrait le quotidien gouvernemental Iran alors que d'autres journaux reprenaient "le message de la bonne volonté des 28 pays de l'Union européenne" adressé par Mme Ashton au président Hassan Rohani.

Téhéran et les grandes puissances ont entamé des négociations difficiles sur le dossier nucléaire après un accord qui gèle pour six mois certaines activités nucléaires sensibles contre la levée partielle des sanctions occidentales.

Mme Ashton est restée prudente sur les chances d'aboutir à un accord global, affirmant que les négociations étaient difficiles et sans "garantie de succès".

sgh/cyj/hj

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