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Femmes de réconfort: le Japon ne reviendra pas sur ses "excuses" (porte-parole)

Femmes de réconfort: le Japon ne reviendra pas sur ses "excuses" (porte-parole)

Le Japon a annoncé lundi qu'il n'a pas l'intention de revenir sur les excuses qu'il avait formulées en 1993 pour les "femmes de réconfort", ces Asiatiques enrôlées de force dans les bordels de l'armée impériale nippone pendant la Seconde guerre mondiale.

"Le gouvernement n'a pas l'intention de réviser la déclaration Kono", a déclaré le secrétaire général du gouvernement nippon Yoshihide Suga, en référence au nom d'un de ses prédécesseurs qui en 1993 avait prononcé ces "excuses" et "remords" du Japon.

Apparemment Tokyo a fait machine arrière car le 27 février dernier, c'est le même M. Suga qui avait expliqué que les autorités allaient se pencher sur les témoignages de 16 Coréennes, d'anciennes "femmes de réconfort" dont les dépositions avaient précisément servi de base à ces excuses, laissant penser que Tokyo envisageait de revoir ses propos.

Cette perspective avait immédiatement hérissé la Chine et surtout la Corée du Sud dont la présidente Park Geun-Hye avait averti le Japon qu'il risquait d'être "isolé" s'il poursuivait dans cette voie.

Si M. Suga a écarté lundi une révision formelle des excuses, il a néanmoins confirmé que les témoignages des 16 Coréennes eux-mêmes seraient réétudiés.

D'après la plupart des historiens, jusqu'à 200.000 femmes ont servi dans les bordels de l'armée impériale à l'époque, notamment des Coréennes mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes, des Philippines et des Taïwanaises.

Depuis la présentation de ces excuses officielles toutefois, les régulières déclarations ambigües de hauts responsables de la droite japonaise entretiennent en Corée du Sud le sentiment que ces regrets ne sont pas sincères.

Ce sujet qui empoisonne les relations de Tokyo avec Séoul a refait surface le mois dernier lorsque le nouveau président du groupe public japonais de radio/télévision NHK a déclaré que la prostitution forcée des femmes était "fréquente dans tous les pays en guerre", laissant penser qu'il voulait ainsi atténuer la responsabilité du Japon.

Devant le tollé provoqué par ses déclarations, notamment en Chine et en Corée du Sud, il s'était ensuite excusé mais sans se rétracter, indiquant qu'il s'agissait d'une "opinion personnelle".

Vendredi, un groupe d'historiens japonais avaient publiquement condamné l'initiative du gouvernement japonais qui voudrait revenir sur les excuses officielles du pays, la qualifiant d'"impardonnable".

Ce dossier des "femmes de réconfort" a même réussi à indisposer les Etats-Unis qui tentent par tous les moyens de rabibocher le Japon et la Corée du Sud, ses deux plus importants alliés dans la région.

Arrivés au pouvoir à peu près en même temps fin 2012, le Premier ministre japonais Shinzo Abe et la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye ne se sont jamais rencontrés formellement pour un sommet entre voisins.

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