Les avocats du couple Sarkozy ont demandé lundi la condamnation de Patrick Buisson et du site Atlantico pour atteinte à la vie privée après la diffusion d'enregistrements effectués à l'Élysée par Patrick Buisson, qui a été le conseiller de l'ex-président.
Le juge des référés du Tribunal de grande instance de Paris rendra sa décision le 14 mars dans cette affaire qui a suscité beaucoup d'émoi au sein de l'UMP.
Les avocats de Nicolas Sarkozy et de son épouse Carla Bruni-Sarkozy ont demandé qu'Atlantico soit condamné à payer un euro symbolique et à retirer les extraits incriminés sous peine d'une astreinte de 5000 euros par jour.
Ils ont également demandé la condamnation de Patrick Buisson à 30 000 euros de dommages et intérêts pour chaque plaignant.
« Que la presse ait été tentée de diffuser ces enregistrements [...], nous pouvons le comprendre », a dit Me Richard Malka, avocat de Carla Bruni-Sarkozy.
« Mais pour M. Buisson [...] nous considérons que les faits sont bien plus graves, a-t-il ajouté. C'est un délit contre la civilité, c'est aussi un délit contre la civilisation. »
Atlantico a déjà retiré de son site l'extrait de l'enregistrement où l'on entend Carla Bruni-Sarkozy.
L'avocat de Nicolas Sarkozy, dont le placement sur écoute dans une autre affaire a suscité la colère de la profession, a concentré sa plaidoirie lundi sur les « mensonges » de M. Buisson.
« Amoralité et immoralité »
Patrick Buisson « n'a fait qu'ajouter le mensonge au mensonge, l'amoralité à l'immoralité », a-t-il dit à la barre, rappelant qu'il était l'ami de Nicolas Sarkozy depuis près de 35 ans.
Pourtant, pour l'avocat de Patrick Buisson, Me Gilles-William Goldnadel, son client n'a jamais eu l'intention de publier les enregistrements incriminés.
« Quel que soit le regard que l'on porte sur Patrick Buisson [...], il n'est pas le mouchard de la République », a-t-il dit à la presse.
L'avocat a affirmé que le dictaphone de son client s'était « ouvert malencontreusement ».
« Je ne comprends pas qu'on demande 30 000 fois plus à Patrick Buisson qu'au médium incriminé », a-t-il dit, demandant lui aussi la condamnation d'Atlantico.
« À aucun moment Patrick Buisson n'a été, et pour cause, responsable de la publicité litigieuse effectuée par Atlantico. »
L'avocat avait auparavant annoncé que Patrick Buisson avait décidé de porter plainte contre X pour vol des enregistrements et « usage malveillant ».
L'annonce de ces enregistrements a fait l'effet d'une bombe à l'UMP.
Lundi sur RTL, l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a estimé qu'il s'agissait d'un « fait divers grave », « humainement triste mais [...] politiquement sans conséquence ».