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Irak: au moins 34 morts dans un attentat suicide contre un barrage routier

Irak: au moins 34 morts dans un attentat suicide contre un barrage routier

Un kamikaze a fait détoner un minibus bourré d'explosifs au milieu d'une file de voitures à un barrage policier au sud de Bagdad, tuant 34 personnes, dernier épisode en date des violences qui ensanglantent le pays à moins de deux mois des législatives.

Cet attentat intervient au lendemain de déclarations du Premier ministre Nouri al-Maliki accusant l'Arabie saoudite et le Qatar de déstabiliser son pays en fournissant un soutien politique, financier et médiatique aux insurgés.

Cinq policiers, deux femmes et cinq enfants ont été tués dans l'attentat qui s'est produit à une heure de grande affluence, à l'entrée nord de la ville de Hilla, à 95km au sud de Bagdad, selon des sources médicales et de sécurité.

Au moins 167 personnes ont été blessées par l'explosion, dont Salam Ali, touché à la poitrine et à une main.

"J'ai vu un feu énorme recouvrir tout le barrage et les voitures autour" se remémore-t-il sur un lit de l'hôpital d'Hilla.

"Beaucoup de gens n'ont pas pu s'extraire de leur voiture car la pression causée par l'explosion a bloqué leurs portières", ajoute-t-il.

"Certaines des victimes ont été brûlées vives à l'intérieur de leur véhicule", a confirmé un officier de police.

Kadhem Abdelhussein, 18 ans, raconte avoir vu les parties métalliques qui constituaient la structure du barrage éparpillées à plusieurs dizaines de mètres du lieu de l'attentat.

La chaîne de télévision publique Al-Iraqiya a affirmé que deux de ses employés, Mouthanna Abdelhussein et Khaled Abed Thamer, ont été tués dans l'attaque.

Dans le reste du pays, 5 personnes ont perdu la vie dans différentes attaques dimanche, dont deux soldats abattus à un barrage à Abou Ghraïb, à l'ouest de Bagdad. Et un colonel de police et deux policiers ont péri dans différentes attaques au nord de Bagdad.

Dans un entretien diffusé samedi soir, le Premier ministre Nouri al-Maliki a accusé l'Arabie saoudite et le Qatar d'être responsables de la multiplication des attentats.

Les violences dans le pays, qui partage une longue frontière avec l'Arabie saoudite, sont essentiellement alimentées par le ressentiment de la minorité sunnite face au gouvernement dominé par les chiites, et par le conflit en Syrie voisine.

Mais M. Maliki a assuré que ces accusations étaient alimentées par "des personnes sectaires liées à des agendas étrangers, avec une incitation saoudienne et qatarie", et accusé Doha et Ryad d'être "les premiers responsables des violences entre communautés, du terrorisme et de la crise de sécurité en Irak".

Alors que les attentats se multiplient, le mois de février ayant vu deux fois plus de morts qu'en février 2013, M. Maliki a adopté une position intransigeante à l'approche des élections législatives prévues le 30 avril.

Il a ainsi plaidé pour des opérations de sécurité contre les insurgés et pour une plus grande coordination internationale contre ces mouvements.

En janvier, le Premier ministre avait déjà dénoncé des pays arabes "diaboliques" et "traitres", mais il s'était jusqu'à présent refusé à accuser directement des Etats en particulier.

Les tensions entre Ryad et Doha sont pourtant vives. Si l'Arabie Saoudite et le Qatar soutiennent tous deux la rébellion syrienne, les monarchies du Golfe, menées par Ryad, ont rappelé mercredi leurs ambassadeurs à Doha pour dénoncer le soutien du Qatar à la montée islamiste dans la région.

Cette rare attaque directe du Premier ministre à l'encontre des puissances sunnites du Golfe intervient alors que les autorités ne parviennent pas à mettre un terme aux attaques quotidiennes visant civils et forces de l'ordre.

Depuis le début 2014, plus de 1.850 personnes ont été tuées, dont plus de 150 en mars, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources médicales et des services de sécurité.

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