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Le Soudan du Sud intercepte des armes de la force de l'ONU dans le pays

Le Soudan du Sud intercepte des armes de la force de l'ONU dans le pays

L'armée sud-soudanaise a intercepté des armes appartenant à la mission de l'ONU dans le pays (Minuss), a indiqué vendredi soir un responsable militaire de la ville de Rumbek, capitale de l'Etat des Lacs, où la cargaison a été saisie.

"C'est une cargaison de l'ONU contenant des armes, des couvertures et des uniformes militaires, qui allait de Rumbek à Bentiu", la capitale d'un autre Etat, celui d'Unité, au coeur du conflit sud-soudanais depuis le début de la crise mi-décembre, a indiqué dans un SMS le responsable, en référence à une photo montrant les armes.

La Minuss est censée acheminer les armes destinées à son contingent par les airs, non pas par la route comme dans le cas présent.

Ariane Quentier, porte-parole de la Minuss, a reconnu une "regrettable erreur" de la force de l'ONU, parlant de problème d'étiquetage sur la cargaison transportée et promettant une enquête.

Cette interception vient alimenter des tensions chroniques entre la Minuss et le gouvernement de Juba depuis le début de la crise.

Le porte-parole du gouvernement sud-soudanais, Michael Makuei, a indiqué à l'AFP que Juba allait dépêcher une équipe à Rumbek pour "vérifier" les explications onusiennes.

"Nous ne savons pas si ces armes sont liées aux activités des rebelles dans le pays ou pas", a-t-il ajouté. "Donc nous allons nous rendre sur place et vérifier les documents et répondre à ce que dit l'ONU".

En janvier, le ton était sérieusement monté entre le président sud-soudanais Salva Kiir et l'ONU, très critique vis-à-vis des rebelles sud-soudanais mais aussi du gouvernement depuis le début du conflit.

Salva Kiir avait accusé l'ONU de vouloir monter un "gouvernement parallèle" dans le pays.

La Minuss avait de son côté affirmé faire l'objet de pressions croissantes de la part des deux camps, parce qu'elle hébergeait des dizaines de milliers de civils dans ses bases sud-soudanaises.

L'ONU s'était notamment dit "alarmée par la tentative d'importants membres du gouvernement et de l'armée sud-soudanais d'entrer de force" dans une base abritant des civils, où l'armée entendait vérifier si des rebelles ne s'étaient pas fondus dans la masse des milliers de réfugiés présents.

Le jeune Soudan du Sud est ravagé depuis le 15 décembre par un conflit opposant des forces loyales au président Salva Kiir à d'autres fidèles à son ancien vice-président Riek Machar.

Les affrontements ont fait des milliers de morts et quelque 900.000 déplacés.

str-aud/mba

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