La police ukrainienne a délogé jeudi matin les manifestants pro-russes qui occupaient l'administration régionale de Donetsk, ville russophone de l'est de l'ex-république soviétique, interpellant 75 personnes lors de l'assaut.
Après l'opération, une centaine de manifestants continuaient de bloquer le bâtiment, occupé depuis lundi par des opposants au nouveau pouvoir pro-européen en place à Kiev, qui réclament le ralliement à Moscou.
L'opération, lancée à 05H00 locales (03H00 GMT), s'est déroulée dans le calme, a indiqué à la presse le responsable de la police locale, Maxime Kirindiatov.
"Nous n'avons pas rencontré de résistance, il ne nous a fallu que quelques minutes pour libérer les lieux", a-t-il expliqué.
Fief électoral du président déchu Viktor Ianoukovitch, Donetsk se trouve dans le bassin minier du Donbass, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière russe.
Les autorités avaient déjà repris le contrôle de l'administration mercredi, l'évacuant au motif d'une alerte à la bombe, avant d'être débordées quelques heures plus tard par un nouvel assaut des manifestants.
A chaque fois qu'ils ont pris ou repris les lieux, qui abritent le bureau du gouverneur, les pro-russes y avaient hissé des drapeaux russes à la place de l'ukrainien.
Ils ont nommé leur propre "gouverneur", Pavel Goubarev, et refusent l'autorité de celui nommé par les nouvelles autorités pro-européennes à Kiev, Serguiï Tarouta. Le parquet général ukrainien a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête visant M. Goubarev pour "atteinte à l'intégrité territoriale".
Après l'assaut de jeudi matin, M. Goubarev a indiqué se trouver en liberté. "Je suis dans mon appartement", a-t-il dit par téléphone.
Parallèlement, les partisans de l'intégrité territoriale de l'ex-république soviétique ont réuni10.000 personnes mercredi soir sur la place Lénine.
A la fin du rassemblement, une bagarre générale a opposé des dizaines de partisans des deux camps, séparés ensuite par la police.
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