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Saadi, le fils de Mouammar Kadhafi qui se rêvait footballeur

Saadi, le fils de Mouammar Kadhafi qui se rêvait footballeur

Saadi, le fils de Mouammar Kadhafi remis jeudi à Tripoli par Niamey, était un play boy qui a tout fait pour devenir footballeur de renom, en vain. Il a fini par diriger une unité de l'armée libyenne en 2011, pour tenter de maintenir son père au pouvoir.

Militaire de formation, Saadi Kadhafi, aujourd'hui 40 ans, était prêt à tout et surtout à dépenser beaucoup d'argent pour se faire une notoriété internationale en tant que footballeur.

Après avoir joué dans des clubs libyens, il est entré en 2003 au conseil d'administration de la Juventus de Turin en tant que représentant de la société Lafico (Libyan arab foreign investment company) qui possédait 7,5% du club.

Il a été contraint d'abandonner son siège quelques mois plus tard après avoir signé en tant que joueur au club de Pérouse, la législation italienne interdisant d'être joueur dans un club et dirigeant dans un autre.

Les dirigeants de Pérouse avaient précisé à l'époque avoir répondu à une sollicitation de Silvio Berlusconi, ancien président du Conseil italien et qui avait des liens étroit avec le régime kadhafiste.

Mais s'il faisait partie de l'effectif, Saadi n'a que très peu foulé le gazon, figurant à deux reprises sur le banc des remplaçants. La deuxième, il a été suspendu trois mois pour dopage.

Son grand exploit est d'avoir joué quinze minutes contre la Juventus en mai 2004.

En juin 2005, il rejoint l'Udinese pour laquelle il joue 11 minutes, puis l'année suivante la Sampdoria de Gênes pour laquelle il ne totalise pas 10 minutes de jeu.

Ses frasques en Italie étaient régulièrement rapportées par la presse occidentale et les sites d'opposition libyens.

En 2006, Libération affirme qu'à Pérouse comme à Udine, Saadi occupait tout un étage dans l'hôtel le plus luxueux de la ville, avec six gardes du corps et huit accompagnateurs.

Une chambre était réservée à son doberman et à son dresseur. Outre ses six Mercedes blindées et son jet privé, il possédait une limousine de dix mètres de long où il venait le soir regarder des DVD sur son écran plasma.

Sa carrière de joueur professionnel prend fin en 2007. Il décide alors de rentrer au pays.

Si son style de vie et sa condition physique limitaient ses ambitions footballistiques, Saadi était néanmoins soucieux de son image de "footballeur hors-norme" comme le qualifiait en 2006 un article la presse de l'ancien régime.

Afin d'améliorer ses performances, il avait fait venir au début des années 2000 la star du football argentin, Diego Maradona, pour lui donner des cours particuliers.

Il aurait fait tuer son entraîneur au club d'Al-Ittihad car ce dernier avait critiqué en public ses compétences sportives.

Il était également capitaine de l'équipe nationale ainsi que président de la Fédération libyenne de football.

Après la fin de sa carrière sportive, il se tourne vers les affaires.

En 2007, il annonce un grand projet de ville off-shore dans la région de Zouara, dans l'ouest libyen. Mais cette annonce est restée sans suite.

S'il est longtemps resté à l'écart des affaires de son père, Saadi Kadhafi était colonel au sein des forces armées libyennes. Lors de son retour en Libye en 2007, il se retrouve à la tête d'une unité d'élite.

D'après des sources libyennes, Saadi a été promu général après le déclenchement en 2011 de la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi.

Il a été aperçu, vêtu d'un treillis militaire, kalachnikov en bandoulière, aux côtés de son père lors du premier discours prononcé par ce dernier après le début de la révolution, promettant de mettre le pays à feu et sang.

Mais contrairement à ses frères, aucune information n'a filtré sur sa participation effective aux combats contre la rébellion, durant les huit mois de conflit.

Il s'était réfugié au Niger en septembre 2011, quelques jours après la chute du régime de son père, qui a fini par être arrêté et tué le mois suivant.

Un collectif d'ONG nigériennes de défense des droits de l'Homme s'est dit "indigné" de cette extradition, disant craindre pour la vie de Saadi Kadhafi, que Tripoli accuse de meurtre et d'implication dans la répression de la révolte de 2011.

ila/cnp

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