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Malgré la crise l'Ukraine tente d'attirer les touristes

Malgré la crise l'Ukraine tente d'attirer les touristes

Stations balnéaires de Crimée, croisières sur la Mer Noire avec arrêt à Odessa, patrimoine architectural de Kiev et Lviv: malgré la crise, l'Ukraine vante ses richesses au Salon international du Tourisme de Berlin.

"Maintenant, on travaille plutôt pour 2015, dans l'espoir que les tensions seront surmontées", reconnaît Marta Naumenko, responsable de l'Office de Tourisme de Lviv, venue spécialement dans la capitale allemande pour le Salon, l'un des plus importants du secteur, qui se tient jusqu'à dimanche.

Bastion nationaliste dans l'ouest de l'Ukraine, Lviv, qui fut auparavant Lemberg, l'austro-hongroise, ou Lwow, la polonaise, fait partie des trois villes les plus touristiques du pays avec Kiev et Odessa.

Mais pour cette année, Mme Naumenko se refuse à toute prévision, à l'image de tous ses confrères du stand ukrainien, aux couleurs du drapeau du pays, jaune et bleu ciel, installé... entre la Russie et les Etats-Unis.

"Faire des prévisions maintenant, c'est difficile, cela dépend de la situation politique et pour l'instant, elle n'est pas encore très claire", reconnaît-elle, embarrassée.

Devant une immense photo des récentes manifestations de la place Maïdan, la place de l'Indépendance au centre de Kiev, une jeune hôtesse tente de vendre en anglais les mérites touristiques de la Crimée, tout en proposant du "champagne" de cette contrée agricole et viticole. Les visiteurs boivent, mais n'écoutent pas.

Cette péninsule d'environ 27.000 km2 séparant la mer Noire de la mer d'Azov attirait jusqu'à peu nombre de touristes russes, ukrainiens, ou des anciennes républiques de l'Union de soviétique, mais aussi allemands et polonais, grâce à son climat subtropical, ses stations balnéaires et thermales, déjà fréquentées par les tsars.

Elle abrite également Sébastopol, base de la flotte russe en Mer noire depuis environ 250 ans, qui est pour Moscou une pièce maitresse dans les tensions émergeant dans cette région russophone après l'éviction du pouvoir à Kiev du président pro-russe Viktor Ianoukovitch.

Questionnée sur les éventuelles annulations de voyages dans la Péninsule, la responsable du développement touristique en Crimée, Kateryna Suprovych reste évasive: "on va voir pendant la saison touristique --qui commence en avril et s'achève en octobre".

"Nous espérons une belle saison", ajoute-t-elle. "La situation du pays n'est pas stable mais ce n'est pas la guerre".

A Odessa, ce port célèbre dans le monde entier grâce au film d'Eisenstein "Le Cuirassé Potemkine", où des centaines de personnes meurent tuées sur un monumental escalier de pierre, "nous avons eu des annulations cet hiver", reconnaît le président de l'association du tourisme de cette ville, Ivan Liptuga.

En raison du changement de gouvernement en Ukraine, M. Liptuga se trouve désormais être le représentant du stand ukrainien à Berlin, la personne officiellement désignée auparavant n'ayant plus été autorisée à venir.

"Cet hiver, le taux d'occupation des hôtels à Odessa n'était que de 10%", explique-t-il. "Pendant la période estivale, il s'élève généralement à 80-90%, mais pour cette année, on verra..."

En 2013, plus de 25,7 millions de touristes se sont rendus en Ukraine, soit près de 1,2 millions de plus que l'année précédente, selon l'Agence du tourisme ukrainien.

"Et d'ici à 2022, le nombre de touristes étrangers pourrait atteindre les 50 millions", ajoute l'Agence, sans expliquer comment elle compte s'y prendre.

En matière de tourisme de catastrophe, l'Ukraine dispose d'une certaine expérience: une agence propose des voyages à Tchernobyl avec possibilité de passer la nuit dans un cottage pour 80 euros, dans un village des environs non contaminé par l'explosion en avril 1986 du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire située à une centaine de kilomètres au nord de Kiev.

clp/fjb/jr

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