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Le président ougandais veut que ses forces "tirent à vue" sur les braconniers

Le président ougandais veut que ses forces "tirent à vue" sur les braconniers

Le président ougandais Yoweri Museveni a appelé ses forces de sécurité à "tirer à vue" sur les braconniers, accusés de mettre en danger le tourisme que veut développer le pays autour de sa faune, a indiqué jeudi son porte-parole.

Lors d'une visite dans le Parc national de la vallée de Kidepo, à l'occasion du cinquantenaire de cette zone protégée située à l'extrémité nord-est du pays, entre les frontières sud-soudanaise et kényane, M. Museveni a notamment mis en cause des chasseurs sud-soudanais Toposas et kényans Turkanas qui entrent en Ouganda pour braconner.

"Si ces Toposas et Turkanas reviennent déranger notre faune sauvage, abattez-les. Si vous ne pouvez pas le faire, je viendrai le faire moi-même", a lancé le président ougandais dans un style dont il est coutumier, selon des propos rapportés par la presse.

Un porte-parole présidentiel, Tamale Mirudi, a confirmé ces propos, expliquant que M. Museveni ne faisait que "souligner l'importance de la sécurité dans le Parc national, pour la préservation des animaux et la sécurité des touristes".

"Le président ne dit pas que tous les braconniers doivent être tués sur place. Ce que le président met en avant, c'est l'importance de la sécurité dans les parcs nationaux, même si cela nécessite de les abattre", a ajouté M. Mirudi

Selon la Banque mondiale, le tourisme représente 3,7% du produit intérieur brut (PIB) de l'Ouganda, mais le pays, qui s'appuie sur des paysages exceptionnels et une faune sauvage riche, a mis en place une politique agressive pour attirer les touristes étrangers et concurrencer le Kenya et la Tanzanie voisins, qui drainent l'essentiel du tourisme dans la région.

Les pays d'Afrique de l'Est s'inquiètent de l'explosion ces dernières années du braconnage qui décime notamment éléphants et rhinocéros, alimentée par la demande asiatique d'ivoire et de corne.

En octobre dernier, la Tanzanie avait lancé une vaste opération antibraconnage sur son territoire, au cours de laquelle les gardiens armés des parcs avaient autorisation de "tirer pour tuer".

La campagne controversée accusée d'avoir donné lieu à de nombreuses exactions, notamment des exécutions sommaires, avait dû être arrêtée deux mois plus tard et quatre ministres avaient été limogés.

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