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Ukraine: l'administration occupée par des pro-russes à Donetsk, heurts entre manifestants

Ukraine: l'administration occupée par des pro-russes à Donetsk, heurts entre manifestants

Deux rassemblements concurrents réunissant des milliers de pro et anti-russes se sont terminés en bagarre générale mercredi à Donetsk, ville russophone de l'est de l'Ukraine, où des partisans d'un ralliement à Moscou ont repris l'administration régionale quelques heures après en avoir été chassés.

Une dizaine de personnes ont d'abord été blessées lorsque les contestataires ont franchi le cordon des forces de l'ordre aux cris de "Russie!" et "le fascisme ne passera pas!" pour pénétrer dans le siège des autorités de cette région minière, a constaté l'AFP. Ils ont forcé les portes du bâtiment et en ont occupé les trois étages inférieurs, avant de hisser plusieurs drapeaux russes.

Depuis lundi, une centaine de partisans d'une intégration de cette région minière, fief du président déchu Viktor Ianoukovitch, à la Russie, occupaient une partie de l'administration du gouverneur et y avaient hissé le drapeau russe blanc bleu rouge à la place du drapeau ukrainien jaune et bleu.

Ils ont nommé leur propre "gouverneur", Pavel Goubarev, refusant l'autorité de celui nommé par les nouvelles autorités pro-européennes à Kiev, Serguiï Tarouta. Le parquet général ukrainien a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête visant M. Goubarev pour "atteinte à l'intégrité territoriale".

Dans la matinée de mercredi, la police les avait évacués dans le calme, au prétexte d'une alerte à la bombe, et le drapeau ukrainien avait été de nouveau hissé, mais les contestataires pro-russes ont donné l'assaut quelques heures plus tard.

"Nous ne lâcherons pas la région à Tarout, de toute façon personne ne le soutiendra!", a lancé un sexagénaire à l'AFP, refusant de donner son nom.

Après avoir repris les lieux dans l'après-midi, plus de 2.000 partisans d'un ralliement à Moscou ont manifesté.

Parallèlement, un autre rassemblement concurrent, en défense de l'intégrité territoriale du pays, a réuni environ 10.000 personnes sur la place Lénine. Mardi, une manifestation similaire avait déjà réuni 1.500 personnes, brandissant des pancartes: "Je suis de Donetsk, je suis Ukrainien", "Nous ne voulons pas entrer dans la Russie. Touristes, rentrez chez vous!"

A la fin des rassemblement respectifs, des dizaines de partisans de chaque camp se sont affrontés dans une bagarre générale, se frappant à mains nues et avec des bâtons, causant plusieurs blessés légers, selon une journaliste de l'AFP sur place. Les forces de l'ordre se sont interposées et ont interpellé plusieurs personnes, sans qu'il ne soit possible de déterminer de quel camp.

Des manifestations hostiles aux nouvelles autorités ont été constatées dans plusieurs villes de l'est de l'Ukraine depuis la destitution du président Viktor Ianoukovitch et la mise en place d'un gouvernement provisoire composé des forces pro-européennes.

La mobilisation dans ces régions souvent russophones, a été notamment alimentée par l'abrogation par le Parlement d'une loi adoptée sous M. Ianoukovitch qui étendait l'utilisation du russe. Mais cette abrogation n'a pas été ratifiée par le président par interim Olexandre Tourtchinov, dans un geste d'apaisement.

Au cours des plus de trois mois de mobilisation qui ont débouché sur la destitution de M. Ianoukovitch, c'est à l'inverse la plupart des administrations régionales de l'ouest du pays, acquis aux forces pro-européennes, qui avaient été occupées.

str-gmo/kat/ai

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