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Venezuela : des milliers d'étudiants protestent contre l'insécurité et les pénuries à Caracas

Venezuela : des milliers d'étudiants protestent contre l'insécurité et les pénuries à Caracas

Plusieurs milliers d'étudiants et de sympathisants de l'opposition ont manifesté mardi à Caracas pour dénoncer, comme ils le font depuis un mois, l'insécurité et la délicate situation économique du Venezuela.

Revêtus de blanc pour la majorité, les manifestants brandissaient des pancartes et scandaient des slogans hostiles au gouvernement de Nicolas Maduro, cible depuis le 4 février d'une vague de manifestations émaillées de violences qui ont déjà fait 18 morts et plus de 260 blessés.

Partis du parc Miranda, dans le quartier de Sucre, dans l'est de la capitale, les étudiants se dirigeaient vers la zone voisine de Petare, l'un des bidonvilles les plus vastes d'Amérique latine.

"La population des quartiers pauvres est aussi concernée. Le voleur ou l'assassin ne demande pas à quelle tendance politique tu appartiens", assurait à l'AFP Mariana Fonseca, une styliste de 39 ans.

Dans le même cortège, la sexagénaire Maria Eugenia Molina brandissait une pancarte barrée du mot "Paix". "Je suis prisonnière du gouvernement, de l'insécurité. Je dois faire la queue pour manger, ma retraite ne me suffit pas".

Une autre marche de quelques centaines de personnes a été organisée mardi à Caracas en l'honneur des victimes de la répression à l'appel de la députée de l'opposition Maria Corina Machado.

Contrairement aux attentes, les manifestations et accrochages entre jeunes et forces de l'ordre n'ont pas faibli ces derniers jours en dépit d'une série de six jours fériés à l'occasion du Carnaval, qui prenait fin mardi.

Lundi soir, de nouveaux heurts ont opposé brigades antiémeute et protestataires qui ont monté des barricades dans l'est de Caracas, se soldant par trois arrestations, selon l'ONG Forum pénal.

Le mouvement de protestation, qui agite plusieurs villes du Venezuela, est né dans l'Etat de Tachira, où des étudiants se sont révoltés après le viol de l'une de leurs camarades.

D'abord centré sur l'insécurité (65 morts quotidiens, selon une ONG), le mouvement s'en est pris à la situation économique du pays, producteur de pétrole, qui connaît de fréquentes pénuries et l'inflation la plus élevée d'Amérique latine (plus de 56% en 2013), puis à la répression policière.

Ce mouvement a reçu le soutien du chef de file de l'opposition, Henrique Capriles, mais aussi d'opposants plus radicaux, dont Leopoldo Lopez, emprisonné le 18 février pour incitation à la violence.

Le pays commémore mercredi la disparition de l'ancien président Hugo Chavez (1999-2013), terrassé par un cancer il y a un an et toujours l'objet d'un culte fervent dans son pays. Une cérémonie officielle est prévue en présence de plusieurs chefs d'Etat.

Mardi après-midi, seuls le Nicaraguayen Daniel Ortega et le Bolivien Evo Morales avaient toutefois confirmé leur présence.

A cette occasion, la chaîne de télévision latino-américaine Telesur, dont le siège est au Venezuela, doit diffuser en avant-première le documentaire "Mon ami Hugo" réalisé par le célèbre metteur en scène américain Oliver Stone.

lth-jm/ag/sym

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