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Les Européens privilégient le dialogue pour faire reculer la Russie en Ukraine

Les Européens privilégient le dialogue pour faire reculer la Russie en Ukraine

L'Union européenne, partagée entre partisans d'une ligne dure et tenants d'un dialogue avec la Russie, devait tenter lundi de trouver une position commune sur la crise en Ukraine lors d'une réunion d'urgence de ses ministres des Affaires étrangères.

"Il est essentiel que les Européens parlent d'une seule voix", a déclaré le ministre français Laurent Fabius, à son arrivée à Bruxelles.

Au cours de cette deuxième réunion d'urgence en deux semaines, les Européens devraient s'entendre sur une position médiane, condamnant fermement l'intervention russe en Crimée tout en appelant à une médiation pour trouver une solution pacifique, selon des sources diplomatiques.

Cette voie est celle prônée par l'Allemagne, en pointe sur le dossier. Berlin a annoncé dimanche que Vladimir Poutine avait accepté une proposition d'Angela Merkel sur la création d'un "groupe de contact" pour entamer "un dialogue politique" sur l'Ukraine.

Si elle se concrétisait, cette initiative constituerait une "avancée", a estimé M. Fabius.

C'est "le premier élément un peu positif" même s'il "faut rester vigilant", a ajouté son homologue belge Didier Reynders, en réaffirmant qu'il "n'y aura de solution que politique au dossier ukrainien".

A ce stade, les ministres des 28 pays de l'UE ne devraient donc pas brandir la menace spécifique de sanctions économiques contre la Russie, comme l'a fait dimanche leur homologue américain John Kerry.

Attendu mardi à Kiev, le secrétaire d'Etat américain a mis en garde la Russie contre un "isolement économique", une menace qui a contribué à faire chuter la Bourse de Moscou lundi.

La principale décision prise jusqu'à présent est d'ordre diplomatique avec la suspension, annoncée dimanche par les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), des préparatifs en vue du sommet du G8 de Sotchi (Russie) en juin.

Au sein des 28 pays de l'UE, certains souhaitent un message plus offensif vis-à-vis de la Russie.

"Nous savons que chez les rapaces, l'appétit vient en mangeant. L'enjeu pour le monde libre est de s'opposer à cette logique", a déclaré Radoslaw Sikorski, le chef de la diplomatie polonaise. "La Russie subira de graves conséquences" pour son intervention en Ukraine, a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

Le Suédois Carl Bildt a dit ne pas être "très optimiste" à court terme. "Certains en Russie restent impressionnés par l'usage de la force militaire", mais "ce n'est pas le meilleur moyen de se faire des amis en Europe et dans le monde" et "les Russes vont s'en apercevoir, pas aujourd'hui ou demain, mais un peu plus tard", a-t-il affirmé.

La crise ukrainienne tend un peu plus les relations entre l'UE et la Russie, déjà affectées ces dernières années par de nombreuses frictions dans les domaines de l'énergie ou du commerce.

Mais les échanges entre les deux parties ont continué à fortement s'accroître depuis la chute de l'URSS, la Russie étant désormais le 3e partenaire de l'UE après les Etats-Unis et la Chine, avec près de 340 milliards d'euros d'échanges en 2012. Les 28 accusent un large déficit, de 91,6 milliards en 2012, en raison de leur forte dépendance énergétique.

Après les ministres lundi, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE pourraient se réunir "très prochainement", a déclaré lundi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Un sommet européen exceptionnel pourrait être organisé d'ici la fin de la semaine, la date de jeudi étant évoquée, selon une source diplomatique.

bur-jri/jlb/phv

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