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Dossier du nucléaire iranien: "beaucoup reste à faire", selon l'AIEA

Dossier du nucléaire iranien: "beaucoup reste à faire", selon l'AIEA

Le chef de l'AIEA a exhorté l'Iran lundi à répondre aux inquiétudes sur un possible volet militaire de son programme nucléaire, jugeant que beaucoup restait à faire avant de pouvoir définitivement enterrer le conflit entre Téhéran et la communauté internationale.

Les premières mesures adoptées par l'Iran "représentent une étape positive, mais il reste beaucoup à faire afin de résoudre toutes les questions en suspens", a déclaré le directeur général de l'agence, Yukiya Amano, lors du conseil des gouverneurs, réuni à huis clos jusqu'à vendredi à Vienne.

Le Japonais juge "essentiels" une "clarification de toutes les questions relatives à une possible dimension militaire, et l'application par l'Iran du protocole additionnel", permettant notamment des inspections plus fréquentes de l'AIEA.

Cette déclaration intervient au lendemain d'un discours du président iranien Hassan Rohani, qui a accusé les Occidentaux de vouloir freiner les développements du programme nucléaire de son pays.

"L'AIEA a mené des milliers d'heures d'inspections et a affirmé qu'il n'y avait aucun signe d'une diversion du programme nucléaire iranien vers un but militaire", a-t-il déclaré dans un discours retransmis par la télévision d'État.

Faute de pleine coopération de l'Iran, l'agence "n'est pas en mesure de (...) conclure que tous les matériaux nucléaires en Iran sont à usage pacifique", a répliqué M. Amano lundi.

L'AIEA avait publié un rapport en novembre 2011 avec un catalogue d'éléments, présentés comme crédibles, indiquant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de la bombe atomique avant 2003, voire ensuite. Téhéran a toujours nié vouloir se constituer un arsenal nucléaire.

La possible dimension militaire a été timidement abordée dans une feuille de route en sept points conclu début février, où l'Iran s'est engagé à s'expliquer d'ici le 15 mai sur la mise au point de détonateurs utilisables pour une bombe.

Les négociations avec l'AIEA sont séparées, mais intimement liées à celles menées avec le groupe des 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne).

Le 24 novembre dernier, l'Iran avait conclu avec les grandes puissances un plan d'action sur six mois prévoyant, sous l'étroite surveillance de l'AIEA, un gel de certaines de ses activités nucléaires en échange de l'allègement de sanctions qui étranglent son économie.

L'accord est appliqué depuis le 20 janvier et "jusqu'à présent, les mesures (...) ont été mises en oeuvre comme prévu", a souligné M. Amano.

La dilution du stock sensible d'uranium enrichi jusqu'à 20% "a atteint la moitié", a-t-il notamment précisé. L'enrichissement jusqu'à 20% inquiète particulièrement les Occidentaux et Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, car il est techniquement proche du niveau nécessaire à la fabrication de la bombe.

Yukiya Amano a aussi annoncé que 17 pays membres étaient prêts à contribuer à une augmentation du budget de l'agence devant lui permettre de remplir sa mission de surveillance. Mais il manque toujours à l'AIEA 1,6 million d'euros, a-t-il dit, invitant les pays à faire montre de générosité.

Ce Conseil des gouverneurs de l'agence, composé des délégués de 35 pays, prend place entre deux sessions de la négociation diplomatique avec les grandes puissances.

Les négociateurs essaient de transformer le plan d'action -au plus tôt d'ici le 20 juillet- en un accord supprimant toutes les sanctions en échange de garanties solides que l'Iran n'aura pas la bombe.

"Les négociations se passent bien", avait assuré le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif jeudi 27 février, illustrant le très prudent optimisme actuel.

Les experts techniques de l'Iran et des grandes puissances débuteront mercredi trois jours de discussions, également à Vienne. Et la capitale autrichienne accueillera encore, le 17 mars, la prochaine réunion entre l'Iran et les 5+1. Plusieurs autres doivent suivre d'ici au mois de juillet.

Experts et diplomates jugent peu probable la conclusion d'un accord en l'espace de six mois, tant les positions restent éloignées. Mais la période pourra, par consentement mutuel, être prolongée jusqu'à novembre.

bur-ilp/tba/abk

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