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Ukraine: l'Otan accuse la Russie de "menacer la paix en Europe"

Ukraine: l'Otan accuse la Russie de "menacer la paix en Europe"

L'Otan a accusé dimanche la Russie de "menacer la paix en Europe", et appelé Moscou à "cesser ses activités militaires et ses menaces" contre l'Ukraine, alors que les mises en garde occidentales contre une intervention russe se multiplient.

"Ce que fait la Russie en Ukraine viole les principes de la Charte des Nations unies. Cela menace la paix et la sécurité en Europe", a affirmé le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, juste avant le début d'une réunion de crise à Bruxelles.

"La Russie doit cesser ses activités militaires et ses menaces", a-t-il ajouté.

Les ambassadeurs des 28 pays membres se sont retrouvés à 12H00 GMT au siège de l'Alliance atlantique, avant une réunion avec leur homologue ukrainien à 15H00 GMT.

Cette réunion entre dans le cadre d'une intense activité diplomatique pour tenter de dissuader la Russie d'intervenir en Ukraine, alors qu'elle a déjà envoyé des renforts en Crimée, selon le gouvernement ukrainien. Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a même accusé la Russie d'avoir "déclaré la guerre" à son pays.

Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni samedi, et une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne est programmée lundi. De source européenne, on évoquait dimanche la possibilité d'une réunion ministérielle de l'Otan, voire d'un sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement, la semaine prochaine.

La réunion de l'Otan a été convoquée notamment à la demande de la Pologne, qui s'est estimée "menacée" par une éventuelle intervention militaire russe en Ukraine. L'article 4 du traité de l'Atlantique nord prévoit que les Etats membres "se consulteront chaque fois que, de l'avis de l'une d'elles, l'intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité de l'une des parties sera menacée".

Cet article a été invoqué à plusieurs reprises, notamment ces dernières années par la Turquie dans le cadre du conflit syrien.

L'article 5 sur la défense collective, qui prévoit une assistance, y compris par la force armée, en cas d'attaque contre l'un des membres de l'Alliance, n'a été utilisé qu'une seule fois, après les attentats du 11 septembre 2001 pour déclencher l'intervention en Afghanistan.

L'Ukraine coopère depuis de nombreuses années avec l'Otan, avec laquelle elle a signé en 1997 un partenariat. Mais elle n'en est pas membre. En 2008, les dirigeants des pays alliés étaient convenus que l'Ukraine avait vocation à rejoindre l'OTAN. Mais en 2010, le gouvernement nouvellement élu du président pro-russe Viktor Ianoukovitch avait renoncé à cet objectif.

Au delà de la condamnation des actions russes et d'un appel à la désescalade, il ne faut pas attendre "grand chose de concret" de la réunion des ambassadeurs, a prévenu une source diplomatique, tout en évoquant des conséquences sur la coopération entre l'Otan et la Russie, qui porte notamment sur l'Afghanistan et la lutte contre le terrorisme.

Ce sera un "échange sur la situation" et un rappel des positions des différents pays membres, a indiqué une autre source diplomatique.

Samedi, le président américain Barack Obama a prévenu son homologue russe Vladimir Poutine qu'il s'exposait à un isolement international s'il persistait à intervenir en Ukraine.

Pour Dmitri Trenin, de Carnegie Europe, la crise actuelle pourrait provoquer une "deuxième guerre froide".

Dimanche, la France a "suspendu" sa participation aux réunions préparatoires du G8 de Sotchi prévu en juin. "La Russie est traditionnellement notre amie. Nous souhaitons d'un ami traditionnel autre chose qu'un bruit de bottes", a lancé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Les Etats-Unis et le Canada ont eux aussi menacé de ne pas se rendre à Sotchi, la ville des récents Jeux olympiques d'hiver qui ont servi de vitrine à la Russie de Vladimir Poutine.

Mais les pressions occidentales ne font pas oublier le précédent de la Géorgie en 2008. Les Occidentaux n'avaient pu empêcher la Russie de mener une guerre éclair avant qu'elle ne reconnaisse l'indépendance de deux régions géorgiennes pro-russes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.

M. Fabius a souhaité dimanche une "médiation, soit directement entre Russes et Ukrainiens, soit par l'intermédiaire de l'ONU ou de l'OSCE" (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe).

Selon un diplomate occidental, les Européens doivent utiliser en priorité les Nations unies, les contacts bilatéraux et l'UE, mais pas forcément l'Otan, "car plus l'Otan sera en pointe dans cette crise, plus les Russes l'utiliseront contre nous et contre l'Ukraine".

bur-jlb/ml

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