Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le Pakistan suspend ses frappes aériennes contre les talibans (ministre)

Le Pakistan suspend ses frappes aériennes contre les talibans (ministre)

Le Pakistan a déclaré dimanche qu'il suspendait les raids aériens contre les talibans qui ont annoncé la veille un cessez-le-feu d'un mois pour relancer les pourparlers de paix avec le gouvernement.

"Après l'annonce positive faite hier (samedi) par les talibans, le gouvernement a décidé de suspendre les frappes aériennes qui étaient poursuivies au cours des derniers jours", a annoncé le ministre pakistanais de l'Intérieur, Chaudhry Nisar Ali Khan, dans un communiqué.

"Le gouvernement considère l'annonce par les talibans selon laquelle ils mettent fin à leurs activités violentes comme un développement positif", selon le communiqué.

Toutefois, "le gouvernement et les forces armées du Pakistan se réservent le droit de répondre d'une manière adéquate à tout acte de violence" de la part des talibans, a averti le ministre.

Samedi, les insurgés du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, talibans pakistanais), un regroupement de factions islamistes armées, ont annoncé un cessez-le-feu d'un mois afin de relancer les pourparlers de paix avec le gouvernement paralysés depuis deux semaines.

Les deux parties avaient amorcé début février des pourparlers formels, mais les autorités d'Islamabad avaient suspendu le dialogue après que des talibans eurent tué 23 paramilitaires.

L'armée a de son côté répliqué en menant une série de raids aériens qui ont fait une centaine de morts parmi les insurgés.

Des analystes ont considéré avec scepticisme le cessez-le-feu annoncé par les rebelles, estimant qu'il s'agissait d'une tactique pour permettre aux talibans de regrouper leurs forces après les lourdes pertes subies dans les raids aériens.

M. Khan a affirmé que depuis l'arrivée au pouvoir en juin 2013 du gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif, Islamabad n'avait entrepris aucune "action injustifiée" à l'encontre des talibans, se contentant de répliquer à des actes de violence plutôt que de prendre l'initiative d'une nouvelle opération militaire.

Samedi, Rustam Shah Mohmand, un négociateur du gouvernment, a déclaré que le cessez-le-feu annoncé par les talibans était "une bonne nouvelle" qui allait contribuer à la reprise du dialogue.

Interrogé par l'AFP sur l'annonce du gouvernement, l'analyste politique Raza Rumi a estimé dimanche que les autorités pakistanaises devaient contrebalancer l'initiative des talibans afin que "l'aile droite de l'opinion publique ne se retourne pas contre elles".

"Le gouvernement veut apparaître comme une entité éprise de paix. Mais fondamentalement, les deux parties veulent se donner davantage de temps compte-tenu de la façon dont la situation évolue en Afghanistan", a-t-il estimé.

"Elles attendent de voir ce qui va se passer", a-t-il ajouté en parlant du retrait des forces de l'OTAN d'Afghanistan d'ici à la fin 2014 et de son impact dans la région.

mmg/ia/pj/mr/sym

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.