Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La Corée du Nord a libéré un missionnaire australien

La Corée du Nord a libéré un missionnaire australien

Un missionnaire australien, arrêté en Corée du Nord le mois dernier après avoir été accusé de propagande religieuse, a été libéré par Pyongyang et est arrivé lundi à Pékin, a constaté un journaliste de l'AFP.

John Short, 75 ans, avait été arrêté à la mi-février, accusé par les autorités nord-coréennes d'avoir distribué des prospectus religieux, des "tracts bibliques", dans un temple bouddhiste de Pyongyang.

Expulsé par le régime, il est arrivé à l'aéroport de Pékin en fin de matinée lundi, en larmes et dans un état de vive nervosité.

"Je suis vraiment, vraiment épuisé", a-t-il indiqué aux journalistes présents, ajoutant qu'il souhaitait désormais "prendre un peu de repos", avant de quitter le terminal aéroportuaire en voiture en compagnie d'un diplomate australien.

"Short a reconnu que ces actions étaient un crime impardonnable en violation de nos lois, a présenté ses excuses et a imploré le pardon", avait affirmé plus tôt lundi l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Dans un geste de "générosité" et au regard du grand âge du prisonnier, Pyongyang a décidé d'expulser le missionnaire, avait-elle ajouté.

Les confessions ou auto-critiques sont habituellement une condition préalable exigée par le régime nord-coréen avant toute expulsion de citoyens étrangers emprisonnés dans le pays.

John Short vit en Asie depuis 40 ans et dirige une maison d'édition à Hong Kong qui distribue des calendriers, des bibles et des prospectus en chinois et autres langues.

Lors d'un séjour précédent en Corée du Nord, à l'été 2012, John Short avait apparemment distribué des tracts dans un métro à Pyongyang, selon l'agence. Il avait également été détenu en Chine et au Vietnam, pour avoir là encore distribué des prospectus religieux, a-t-elle aussi affirmé.

La femme de John Short, Karen Short, a indiqué que le gouvernement australien avait confirmé la libération imminente de son époux. "La possibilité est en train de devenir la réalité. Je suis incroyablement reconnaissante", a-t-elle déclaré à l'AFP.

La liberté de religion est inscrite dans la constitution nord-coréenne mais elle est purement théorique et les activités religieuses sont limitées strictement aux groupes autorisés et liés au pouvoir.

Pyongyang considère les missionnaires étrangers comme des éléments de sédition cherchant à provoquer des troubles. S'ils sont surpris à se livrer à des activités religieuses, ils sont immédiatement arrêtés.

Plusieurs d'entre eux, la plupart des citoyens américains, se sont ainsi retrouvés dans les geôles nord-coréennes. Certains ont été libérés après l'intervention de personnalités américaines.

La Corée du Nord détient actuellement, depuis plus d'un an, l'Américain d'origine coréenne Kenneth Bae.

Elle détient aussi un missionnaire sud-coréen, Kim Jeong-Wook, arrêté l'automne dernier, qui s'occupait depuis sept ans de transfuges nord-coréens passés en Chine, près de la frontière avec la Corée du Nord.

Il était passé au Nord pour avoir des informations sur des transfuges arrêtés par les autorités chinoises qui les avait renvoyés chez eux.

jhw/mtp/ob-fmp-jug/abl

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.