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Les autorités américaines veulent bloquer une mine pour sauver des saumons en Alaska

Les autorités américaines veulent bloquer une mine pour sauver des saumons en Alaska

Dans une décision très inhabituelle, l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a engagé une procédure administrative vendredi pour bloquer un vaste projet d'exploitation minière de cuivre et d'or en Alaska qui menacerait la plus grande zone de pêche de saumons sauvages au monde.

"D'importantes études scientifiques nous donnent de nombreuses raisons de croire que le projet de Pebble Mine aurait probablement des impacts néfastes significatifs et irréversibles sur les eaux de la baie de Bristol et l'abondance de ses pêcheries de saumons", a déclaré l'administratrice de l'EPA, Gina McCarthy.

"C'est la raison pour laquelle l'EPA entreprend cette action pour assurer la protection de la zone de pêche de saumons la plus productive au monde contre les risques que représenterait l'une des plus grandes mines à ciel ouvert", a-t-elle ajouté, soulignant le caractère peu fréquent d'une telle procédure.

Cette action pourrait conduire à l'interdiction sans précédent par l'autorité fédérale d'un projet d'exploitation minière avant même que la société ait soumis une demande de permis.

La baie de Bristol produit près de la moitié des saumons sauvages rouges (sockeye) dans le monde avec en moyenne 37,5 millions de poissons par an. La qualité exceptionnelle de l'eau des rivières et des zones marécageuses offrent un habitat idéal à ces poissons.

L'exploitation minière serait située à la source de deux rivières où se trouvent ces pêcheries qui représentent 480 millions de dollars et emploient plus de 14.000 personnes.

Les promoteurs du projet devront démontrer que leurs activités ne menacent pas l'écosystème ce qui paraît difficile.

L'action de l'EPA est une victoire pour les groupes environnementaux, les pêcheries et les tribus autochtones mobilisés contre ce projet depuis trois ans.

Les élus républicains d'Alaska dont le gouverneur Sean Parnell et la sénatrice Lisa Murkowski y ont apporté tout leur soutien.

L'EPA avait entrepris une vaste étude il y a trois ans pour évaluer l'impact de la mine sur l'écosystème de la baie de Bristol.

Le rapport final a été bouclé en janvier et contient 1,1 million de commentaires publics et des analyses de deux comités d'experts indépendants.

Selon les promoteurs du projet Pebble, cette région renferme l'un des gisements les plus vaste et riche au monde avec le capacité de produire plus de 36 millions de tonnes de cuivre et plus de 3.000 tonnes d'or au cours des 30 prochaines années.

Des groupes de protection de la nature ont salué cette action de l'EPA.

"Il est difficile de surestimer l'importance de cette mesure car si l'EPA s'en tient aux faits scientifiques et mène à terme cette action, elle comptera comme l'une des plus significatives en matière de protection de la nature des cinquante dernières années", a estimé, le président de l'associaton "Trout Unlimited" (Truite sans limite), Chris Wood.

"La Baie de Bristol est l'un des derniers endroits sur la planète où la nature agit comme elle devrait en nourrissant littéralement des centaines de milliers de personnes dans le monde avec des saumons sauvage", a-t-il ajouté dans un communiqué.

En revanche la sénatrice républicaine d'Alaska, Lisa Murkowski estime que le processus administratif engagé par l'EPA "revient à préjuger ce projet et pourrait établir un terrible précédent qui ne peut que décourager davantage les investisseurs à apporter des capitaux et à créer des emplois en Alaska", a-t-elle déclaré dans un communiqué .

js/ob

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