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Le président ukrainien par interim demande à Poutine de cesser une "agression non dissimulée" en Crimée

Le président ukrainien par interim demande à Poutine de cesser une "agression non dissimulée" en Crimée

Le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a demandé vendredi au président russe Vladimir Poutine "d'arrêter immédiatement son agression non dissimulée et de retirer ses militaires de Crimée", dans une intervention télévisée.

"Je m'adresse personnellement au président Poutine, pour lui demander d'arrêter immédiatement son agression non dissimulée et retirer ses militaires en Crimée", a déclaré Olexandre Tourtchinov.

Il a dénoncé une provocation de Moscou: "On provoque le conflit et ensuite on annexe le territoire".

"La Russie a envoyé des troupes en Crimée et s'est non seulement emparée du parlement et du gouvernement de Crimée, mais cherche aussi à prendre le contrôle des moyens de communications (...). Elle doit arrêter immédiatement cette provocation et rappeler les militaires en Crimée et travailler exclusivement dans le cadre des accords signés", a souligné le président par intérim.

Il faisait référence à l'accord conclu en 1997 entre Kiev et Moscou, qui détaille les règles selon lesquelles la flotte russe de la mer Noire est cantonnée dans le port de Sébastopol en Crimée, péninsule pro-russe du sud de l'Ukraine.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a dénoncé auparavant la violation de l'espace aérien ukrainien par la Russie.

"Nous assistons aujourd'hui à une invasion armée russe (...). L'espace aérien (en Crimée) est fermé en raison du grand nombre d'atterrissages d'avions et d'hélicoptères russes", a aussi dénoncé le représentant du président ukrainien en Crimée, Serguiï Kounitsyne, à la chaîne de télévision ART.

Il a estimé que près de 2.000 militaires russes avaient ainsi été aérotransportés sur l'aéroport militaire Gvardeïskoïe, près de Simféropol, capitale de la république autonome de Crimée.

Les gardes-frontières ukrainiens avaient auparavant indiqué qu'au moins dix hélicoptères russes avaient franchi la frontière pour entrer en Crimée, alors que trois seulement d'entre eux avaient été autorisés à le faire par Kiev, après une demande russe officielle.

Des témoins ont également signalé vendredi soir des mouvements de transports de troupes blindés non identifiés, sur la route entre Sébastopol et Simféropol, la capitale de la république autonome de Crimée, ainsi que l'atterrissage de plusieurs avions-cargo militaires dans un aéroport militaire près de Simféropol.

Par ailleurs, une dizaine de militaires armés, aux uniformes dépourvus de tout signe distinctif sont arrivés dans la nuit et ont patrouillé vendredi toute la journée à l'extérieur de l'aéroport de Simféropol, selon des journalistes de l'AFP.

Les autorités ukrainiennes ont évoqué une "invasion armée" russe, ces mystérieux militaires à l'aéroport de Simféropol "ne dissimulant pas leur appartenance aux forces armées russes", selon le ministre de l'Intérieur par intérim Arsen Avakov.

Dans le même temps, des centaines de militants pro-russes s'étaient rassemblés toute la journée aux abords du Parlement de la république autonome de Crimée, à Simféropol, où les couleurs russes ont été hissées jeudi par le groupe qui y est entré, apparemment armé.

Réunis à huis clos, les députés du Parlement de la Crimée avaient voté jeudi l'organisation d'un référendum le 25 mai pour plus d'autonomie en Crimée. Cette date est aussi celle qui a été choisie par le Parlement ukrainien à Kiev pour organiser une présidentielle anticipée, après la destitution du président Viktor Ianoukovitch.

La Crimée, peuplée majoritairement de russophones, est la région d'Ukraine qui s'oppose le plus radicalement aux nouvelles autorités en place à Kiev. Elle a d'abord appartenu, au sein de l'URSS, à la Russie, avant d'être rattachée à l'Ukraine en 1954.

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