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ETA: des membres du Groupe de contact convoqués par la police française

ETA: des membres du Groupe de contact convoqués par la police française

Des membres du Groupe international de contact sur le conflit basque, qui joue un rôle de médiateur, ont été convoqués vendredi après-midi pour une audition libre par la police judiciaire de Bayonne (sud-ouest de la France), a-t-on appris de différentes sources.

Cette audition s'est déroulée dans le cadre d'une commission rogatoire délivrée par deux juges d'instruction parisiens en charge de la lutte anti-terroriste, Laurence Le Vert et Christophe Teissier.

Ces membres, au nombre de cinq, dont le politologue français Pierre Hazan, l'expert juridique sud-africain Brian Currin et le Britannique Raymond Kendall, ancien secrétaire général d'Interpol, ont pour mission de faciliter les liens entre la Commission internationale de vérification du cessez-le-feu de l'ETA et la société civile du Pays basque.

A l'issue de son audition, Pierre Hazan s'est dit "interloqué" par son audition, longue de deux heures : "c'est un peu ridicule (...) Je pense qu'ils (nous) ont confondu (avec) la commission internationale de vérification", chargé du suivi du cessez-le-feu de l'ETA. "Nous n'avons jamais eu de contact avec l'ETA", a-t-il insisté auprès d'une correspondante de l'AFP.

Les auditions de vendredi viennent à la suite de celle, conduite par le juge espagnol Ismaël Moreno, de trois experts de la Commission de vérification du cessez-le-feu entendus comme témoins le 23 février à Madrid.

Cette Commission, qui n'est pas reconnue par le gouvernement espagnol, comprend six experts dont trois seulement ont accepté de répondre à la convocation du juge : Ram Manikkaligam, un ancien conseiller du président sri-lankais dans les négociations avec les Tigres tamouls, Ronnie Kasrills, ancien ministre sud-africain du renseignement, et le Britannique Chris Maccabe, qui a participé au processus de paix en Irlande du nord.

Ces experts avaient annoncé le 21 février à Bilbao que l'organisation séparatiste basque espagnole avait commencé à "mettre sous scellés et hors d'usage" une certaine quantité d'armes. Ce premier geste de désarmement était accompagné par une vidéo, tournée en janvier dans un lieu inconnu et diffusée par plusieurs médias, montrant deux militants de l'ETA, cagoulés, présentant un petit stock d'armes et d'explosifs à deux des experts, le président de la Commission, Ram Manikkalingam, et Ronnie Kasrils.

A la suite de cette annonce, une association de victimes, Covite, avait demandé que ces experts soient entendus par la justice pour fournir des informations sur le lieu où ont été tournées ces images.

Le chef du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy, avait réagi en déclarant qu'il n'y a "rien à donner en échange" de la dissolution de l'ETA.

Rendue responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans de lutte pour l'indépendance du Pays Basque et de la Navarre, l'ETA n'a plus commis d'attentat en Espagne depuis 2009 et avait annoncé le 20 octobre 2011 mettre fin définitivement à la violence.

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