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Venezuela: les étudiants se préparent jeudi à une grande manifestation

Venezuela: les étudiants se préparent jeudi à une grande manifestation

Les étudiants qui protestent depuis trois semaines au Venezuela contre la gestion du président Nicolas Maduro ont appelé pour jeudi à une grande manifestation dans Caracas, où s'est ouvert mercredi soir un "dialogue national" dont l'opposition est quasi absente.

Le chef de file de l'opposition, Henrique Capriles, battu d'un cheveu par M. Maduro à l'élection présidentielle d'avril 2013, a en effet refusé de participer à cette rencontre voulue par Maduro et qu'il a qualifiée de "farce".

"Le gouvernement parle de dialogue, parle de paix, mais il ne doit pas s'agir d'un appel dans le vide, (...) d'aller au palais de Miraflores pour se faire prendre en photo", a-t-il déclaré peu avant l'ouverture de la réunion.

Les modalités de cette conférence "pour la paix", convoquée au palais présidentiel de Miraflores et à laquelle "tous les courants sociaux, politiques, corporatistes, religieux" ont été invités, n'ont jamais été précisées par l'héritier politique d'Hugo Chavez, élu il y a 11 mois.

Le patronat, très critique envers le gouvernement, et l'épiscopat étaient pourtant présents, aux côtés d'intellectuels, de journalistes, de députés et de gouverneurs de province. En revanche, les dirigeants étudiants et les recteurs des universités ne semblaient pas avoir été invités, selon des informations recueillies par l'AFP.

A l'ouverture de la réunion, M. Maduro a lancé un avertissement contre une escalade de la violence et appelé une nouvelle fois toutes les parties à dialoguer, déplorant l'absence de l'opposition.

Mais celle-ci continuait, elle, à manifester, même si la mobilisation a faibli ces derniers jours, alors qu'on entrait jeudi dans une succession de six jours fériés, notamment avec le Carnaval. Selon le pouvoir, des manifestations ont eu lieu mercredi dans 14 villes différentes, dont la capitale.

Et, alors que le Venezuela marque ce jeudi l'anniversaire de l'insurrection populaire de 1989, qui avait fait des centaines de morts, l'un des leaders du mouvement étudiant, Juan Requesens, a appelé pour jeudi à une grande manifestation à Caracas sur le thème "pas un mort de plus".

Le bilan des violences survenues depuis le début du mouvement est de 14 morts, dont au moins huit par balle, et de 140 blessés. Le ministère public a ouvert une douzaine d'enquêtes sur des cas d'abus présumés, et a écroué 14 militaires, policiers et agents des services de renseignements.

Mercredi, en prélude à la réunion, pouvoir et opposition avaient mobilisé dans la rue, notamment à Caracas.

Alors que quelque milliers de manifestants, en majorité des femmes, ont marché sur une caserne de la Garde nationale, demandant de "désobéir aux Cubains, une armée d'invasion qui donnent les ordres", une foule de paysans "chavistes" s'est rassemblée devant le palais de Miraflores pour assister à un discours du président Nicolas Maduro, vêtu d'une chemise sable et d'un chapeau de paille.

Mercredi à Rome, le pape François a lancé un appel aux responsables politiques et au peuple vénézuélien, très majoritairement catholique, pour que l'emportent "le dialogue" et "la réconciliation nationale".

De son côté, l'OEA (Organisation des États américains) a programmé jeudi une session extraordinaire de son Conseil permanent afin d'étudier la possibilité d'un sommet ministériel régional sur le Venezuela.

Soutenu par une partie de l'opposition, le mouvement étudiant était initialement focalisé sur l'insécurité, critique dans cet État pétrolier, avant d'étendre ses revendications aux thèmes de la crise économique, des fréquentes pénuries de produits de première nécessité et de la répression policière.

A partir du 12 février, quand a eu lieu la première mobilisation d'importance, des incidents ont commencé à survenir en fin de marches, des jeunes gens masqués s'en prenant aux bâtiments publics et aux forces de l'ordre, qui ont de leur côté répondu de façon parfois très violente.

Dans le même temps, des groupes de civils armés non identifiés ont plusieurs fois attaqué des manifestants d'opposition.

Cette grogne a mobilisé un maximum de 50.000 personnes samedi à l'appel d'Henrique Capriles, alors que le pays compte officiellement 2,6 millions d'étudiants.

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