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« Et si t'as pas de soupe, t'as plus de travaux. » - Marcel Pouliot

« Et si t'as pas de soupe, t'as plus de travaux. » - Marcel Pouliot

La commission entend le témoignage de Marcel Pouliot, président de Couillard construction, dont l'entreprise exécute un contrat routier pour Hydro-Québec à La Romaine, sur la Côte-Nord. L'entrepreneur de Coaticook a commencé à faire état de quelques désagréments connus sur le chantier.

Un texte de Bernard Leduc

Le contrat, obtenu à l'été 2013, est pour la construction d'une route de 27 kilomètres entre La Romaine 3 et La Romaine 4. M. Pouliot a tenu à souligner que ce contrat n'implique aucune difficulté pour l'entreprise, les travaux à faire étant relativement simples. Couillard construction, a-t-il fait valoir, a l'habitude de faire des viaducs, alors qu'elle n'a que des ponceaux à faire à La Romaine.

M. Pouliot a expliqué que Couillard Construction emploie à La Romaine 60 % de main d'uvre régionale, et 40 % hors région, pour un total de 85 employés. Il a précisé que 80 % de la main d'uvre régionale est compétente, et 20 % peu productive (soit, dit-il, un peu plus qu'ailleurs au Québec). Il ajoute que 79 % du temps double est effectué par ses employés locaux.

La commission a démontré que Couillard Construction avait raflé l'appel d'offres avec une soumission de 38 millions de dollars, soit plusieurs millions en dessous de ses différents compétiteurs.

Et encore, M. Pouliot soutient avoir soumissionné plus qu'il ne l'aurait fait ailleurs au Québec, sachant, comme beaucoup d'entrepreneurs l'ont déjà soutenu, « que ça coûtait plus cher sur la Côte-Nord ».

Ainsi, a-t-il démontré, la seule tradition de fournir chaque jour une soupe chaude aux travailleurs, une vieille tradition de chantier chez Hydro-Québec, lui coûte 150 $ par jour, ou 52 500 $ par année, quand un journalier va la chercher plutôt que le commissionnaire.

Le procureur a expliqué qu'il entend, par ce type d'exemple, démontrer que les contrats d'Hydro-Québec réservent des surprises aux entrepreneurs qui soumissionnent pour ses projets.

M. Pouliot déplore que, dès l'arrivée de son entreprise à La Romaine en septembre, le représentant du local 791 des opérateurs de machinerie lourde de la FTQ-Construction, Bernard « Rambo » Gauthier, ait tenu des propos désobligeants à l'endroit de son entreprise lors d'une assemblée syndicale.

Il reconnaît avoir par la suite reçu des téléphones anonymes disant que Couillard Construction n'est pas la bienvenue sur la Côte-Nord, des actes qu'il ne peut attribuer à la FTQ, mais dont il n'avait jamais été témoin ailleurs au Québec.

L'entreprise, spécialisée en génie civil, en construction et réfection de routes, ponts et viaducs, obtient 90 % de ses contrats avec le ministère des Transports du Québec, notamment pour la construction d'autoroutes. Son chiffre d'affaires frôle les 100 millions de dollars.

M. Pouliot, qui a expliqué embaucher de façon générale 50 % de travailleurs locaux sur ses contrats, a parlé de relations harmonieuses.

M. Pouliot dit avoir été confronté pour la première fois à un comité de chômeurs en 1996 dans Charlevoix. Il explique avoir alors eu droit à une haie d'honneur de travailleurs, venus en masse sur le chantier pour négocier un pourcentage d'embauche locale. Le contrat a bien été, a-t-il précisé.

Bernard Gauthier critique Couillard Construction

Le nom de cette entreprise est ressorti ce matin lors du contre-interrogatoire de Bernard « Rambo » Gauthier, représentant du local 791 de la FTQ-Construction dans la région.

M. Gauthier a soutenu que l'entreprise avait reçu de nombreux avis d'infraction et de non-conformité sur le chantier, une situation qu'il attribue au manque d'expérience de cette entreprise sur les grands chantiers d'Hydro-Québec.

« Quand tu es habitué de travailler dans des rangs, puis tu arrives devant des inspecteurs et des surveillants comme ça, c'est vraiment différent la façon de faire parce qu'il faut que tu respectes l'environnement, la santé et sécurité,... parce que c'est vraiment surveillé », a-t-il fait valoir, soutenant que les déboires de l'entreprise sur le chantier étaient documentés par Hydro-Québec.

M. Gauthier a aussi évoqué un surintendant de l'entreprise qui, soutient-il, dépassé par les critères en vigueur sur le chantier, serait parti après trois jours.

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