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Au moins sept tués dans l'explosion d'une voiture piégée à Mogadiscio

Au moins sept tués dans l'explosion d'une voiture piégée à Mogadiscio

Au moins sept personnes ont été tuées jeudi à Mogadiscio, selon un responsable de la police, dans un attentat à la voiture piégée revendiquée par les shebab devant un café de la capitale somalienne Mogadiscio.

Le véhicule a explosé à proximité de la plage du Lido, non loin du centre-ville, dans un quartier abritant le quartier-général des services de renseignement, dont les membres ont l'habitude de fréquenter les cafés alentours.

"On a dénombré sept civils tués dans l'explosion de la voiture piégée, mais le bilan pourrait augmenter car de nombreuses personnes ont été blessées", a déclaré à l'AFP ce responsable de la police, Ahmed Mumin.

Un porte-parole des shebab, Abdulaziz Abu Musab, a indiqué à l'AFP que le groupe islamiste avait "mené l'attentat contre des officiers de la sécurité nationale", assurant que plusieurs hauts responsables avaient péri dans l'explosion.

Des témoins ont affirmé que le véhicule roulait et qu'un homme était au volant quand il a explosé, laissant supposer la présence d'un kamikaze. L'explosion a totalement pulvérisé le véhicule, dont seul l'essieu avant et le moteur restaient distinguables dans un enchevêtrement de métal.

Plusieurs corps étaient allongés sur la terrasse du café, installée sur le trottoir, au milieu de chaises en plastique renversées et de tôles ondulées du auvent soufflé par l'explosion.

Les shebab - liés à Al-Qaïda - multiplient attaques et attentats dans la capitale somalienne depuis qu'ils en ont été chassés en août 2011 par la force de l'Union africaine (Amisom).

Confrontés à la puissance de feu supérieure des troupes africaines qui épaulent diverses milices alliées au gouvernement somalien, les shebab ont depuis progressivement abandonné le combat conventionnel au profit d'attaques de guérilla de plus en plus sophistiquées.

Ils ont mené plusieurs attentats d'ampleur à Mogadiscio depuis le début de l'année, semblant vouloir démentir les discours des autorités somaliennes et de leurs alliés occidentaux sur la défaite annoncée des shebab, qui au plus fort de leur puissance militaire tenaient en 2011 une grande partie et la plupart des grandes localités du sud et du centre de la Somalie et près de la moitié de la capitale.

Depuis, les efforts conjugués de l'Amisom et d'un contingent éthiopien - depuis intégré à la force africaine - ont permis de chasser les shebab de la quasi-totalité de leurs bastions du sud et du centre somalien. Mais les islamistes continuent d'y contrôler de vastes zones rurales et sont loins d'être défaits selon les analystes.

Ils ont revendiqué l'assaut spectaculaire mené le 21 février par un commando d'une dizaine d'hommes, appuyé par un véhicule suicide, contre l'enceinte de la Villa Somalia, qui abrite notamment le palais présidentiel. Cinq responsables - dont un membre du cabinet du Premier ministre - et soldats somaliens avaient été tués durant les combats avec les assaillants.

Le 13 février, une voiture piégée avait explosé au passage d'un convoi de l'ONU à l'entrée du complexe ultra-sécurisé abritant l'aéroport de Mogadiscio et le quartier-général de l'Amisom, tuant six passants.

Le 1er janvier, un double attentat à la voiture piégée devant un autre hôtel de Mogadiscio, fréquenté par des responsables somaliens et étrangers en visite dans la capitale somalienne, avait fait au moins onze morts.

Après l'attaque contre le palais présidentiel, les shebab avaient assuré avoir montré "qu'aucun endroit n'est plus sûr pour le gouvernement apostat", ce à quoi le président Hassan Cheikh Mohamoud avait rétorqué que les islamistes somaliens étaient un "groupe marginal en voie d'extinction".

La Somalie est plongée dans le chaos et la guerre civile depuis la chute du président Siad Barre en 1991.

nur-ayv/hba

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