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Projet franco-britannique ElecLink: l'actionnaire menace d'abandonner le projet

Projet franco-britannique ElecLink: l'actionnaire menace d'abandonner le projet

L'actionnaire principal du projet ElecLink d'interconnexion des réseaux d'électricité de France et de Grande-Bretagne, via le tunnel sous la Manche, a menacé mercredi de se retirer en l'absence d'accord avec les régulateurs pour le rendre viable économiquement.

"Nous pourrions bien nous retirer si nous n'obtenons pas un accord avec les régulateurs, qui compense de façon adéquate les risques significatifs inhérents à la construction d'une infrastructure aussi difficile", a déclaré à l'AFP Tony Mallin, le directeur général de Star Capital.

ElecLink est une coentreprise dédiée à l'installation dans le tunnel sous la Manche d'une interconnexion électrique de 1.000 mégawatts entre les deux pays. Elle est détenue à 51% par Star Capital et à 49% par le groupe Eurotunnel.

La construction de ce projet d'environ 400 millions d'euros doit normalement débuter cette année, mais reste soumise à une décision des régulateurs français (la Commission de régulation de l'énergie, CRE) et britannique (l'Ofgem).

Or, les propositions actuelles des régulateurs - qui envisagent de taxer le chiffre d'affaires et non les seuls bénéfices - sont jugées trop risquées financièrement par les actionnaires du projet, écrit le Financial Times.

Le projet est conditionné à l'obtention d'une dérogation permettant à la connexion de fonctionner comme une ligne marchande, c'est-à-dire une dérogation ponctuelle au monopole de RTE, qui gère le réseau électrique haute tension français et les liaisons transfrontalières.

Cette dérogation est prévue par les textes européens, mais sous conditions.

"On instruit cette demande de dérogation avec notre homologue Ofgem, en tenant compte à la fois de l'intérêt du projet et de l'intérêt des consommateurs", a réagi auprès de l'AFP le président de la CRE, Philippe de Ladoucette. "On est tout à fait conscient de l'intérêt du projet, mais il faut trouver un équilibre", a-t-il ajouté.

"C'est un travail de longue haleine", a poursuivi le patron du régulateur français. "S'exprimer dans la presse pour dire +on n'est pas content, parce qu'on veut plus+, c'est très bien, mais ce n'est pas obligatoirement la méthode la plus intelligente pour aboutir".

"On dialogue avec le porteur du projet, ElecLink. On ne dialogue pas avec les actionnaires. On est régulateur. Ce n'est pas une négociation entre des actionnaires ou des financiers et les régulateurs", a-t-il insisté.

M. de Ladoucette a confirmé que la CRE devait rendre une décision vers le 17 mars. En cas de divergence avec l'Ofgem, c'est l'Agence européenne de coopération des régulateurs de l'énergie (ACER) qui prendra le relais.

Selon ElecLink, le projet permettrait une hausse de 50% de l'interconnexion entre les marchés britannique et français de l'électricité.

Il existe déjà une capacité d'interconnexion de 2.000 MW entre les deux pays grâce à l'Interconnexion France-Angleterre (IFA) appartenant à RTE et son équivalent britannique National Grid.

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