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Liban: le Hezbollah menace de riposter à un raid israélien

Liban: le Hezbollah menace de riposter à un raid israélien

Le mouvement Hezbollah a menacé mercredi de riposter au premier raid mené par Israël contre une de ses positions au Liban depuis la guerre qu'ils se sont livrée en 2006, conduisant l'armée israélienne à se mettre en état d'alerte le long de la frontière.

"Lundi soir (...), les avions de l'ennemi israélien ont bombardé une position du Hezbollah à la frontière libano-syrienne, près de la région de Janta dans la Bekaa" (est), a annoncé le parti chiite libanais, qui confirme ainsi avoir été la cible de ce raid.

"Cette agression n'a pas fait, grâce à Dieu, de martyr ou de blessé, mais uniquement des dégâts sur le site", a-t-il précisé dans un communiqué.

Le Hezbollah, qui se présente comme le "parti de la résistance" contre Israël, a démenti que le raid ait visé "des positions d'artillerie et de missiles ou provoqué la mort de combattants (du parti) comme cela a été évoqué dans certains médias".

Créée en 1982 par les Gardiens de la révolution iraniens, la formation chiite fut le principal artisan de la fin de l'occupation israélienne du sud du Liban en 2000. Seul groupe armé à avoir gardé son arsenal à l'issue de la guerre civile en 1990, le Hezbollah possède des bases dans ses fiefs du Sud, dans la plaine de la Bekaa (est) et dans la banlieue sud de Beyrouth.

Il a reconnu en avril 2013 que des centaines de ses combattants étaient engagés en Syrie, aux côtés de l'armée de Bachar al-Assad face aux rebelles.

Lundi soir, une source de la sécurité libanaise avait affirmé à l'AFP que deux raids avaient visé une "cible" du Hezbollah à la frontière libano-syrienne, sans plus de détails.

"Cette nouvelle attaque est une agression flagrante contre le Liban, sa souveraineté et son territoire", a indiqué mercredi le parti chiite.

Elle "ne restera pas sans riposte de la Résistance (le Hezbollah, ndlr), qui choisira le moment opportun, l'endroit approprié et la manière adéquate pour répondre", a-t-il menacé.

En réaction, les troupes israéliennes stationnées le long de la frontière avec le Liban étaient en état d'alerte mercredi soir, selon la radio militaire israélienne. "L'armée a ordonné aux agriculteurs (israéliens) de se tenir à l'écart de la frontière (...) et il y a des mouvements de véhicules militaires" près de la frontière, a-t-elle précisé.

L'Iran, parrain du Hezbollah, a rejeté la responsabilité sur l'Etat hébreu. "Il n'y a aucun doute que c'est l'entité sioniste qui a commencé et le Hezbollah a le droit de répondre et il n'y a aucun doute qu'elle va subir de nombreuses pertes", a affirmé le président de la Commission de la Sécurité nationale et des Affaires étrangères du Parlement iranien, Allaeddine Boroujerdi, en visite à Damas.

Le Hezbollah avait dans un premier temps affirmé qu'"aucun raid israélien n'avait eu lieu sur le territoire libanais". Mais des habitants de la localité libanaise de Nabi Chit avaient dit à l'AFP avoir vu des bombes éclairantes avant les raids, qui avaient visé selon eux des positions du Hezbollah sur les collines surplombant la localité.

L'Etat hébreu a prévenu à maintes reprises qu'il ne permettrait pas que la Syrie fournisse des armements sophistiqués au Hezbollah.

Et mardi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé qu'Israël faisait "tout ce qui est nécessaire" pour se défendre. Mais "nous ne disons pas ce que nous faisons ou ce que nous ne faisons pas".

Selon le professeur de sociologie Waddah Charara, "la règle du jeu entre le Hezbollah et Israël excluait jusqu'à présent des raids à l'intérieur du Liban, (les permettant) seulement en Syrie".

Mais, a-t-il ajouté, "Israël peut désormais attaquer le Hezbollah au Liban car il sait qu'il n'y aura pas de réactions au sein de la communauté nationale", sa participation à la guerre en Syrie suscitant la colère, tout particulièrement de la communauté sunnite qui affiche dans sa grande majorité son empathie envers les rebelles, ainsi que d'une partie des chrétiens.

En mai 2013, Israël avait visé à deux reprises des armes destinées, selon l'Etat hébreu, au Hezbollah près de Damas. Et le 1er novembre, des médias avaient rapporté des frappes israéliennes contre une base aérienne près de Damas, où se trouvaient des missiles destinés au Hezbollah.

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