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Cinq femmes affirment avoir été harcelées par le sénateur Colin Kenny

Cinq femmes affirment avoir été harcelées par le sénateur Colin Kenny
Radio-Canada

Cinq femmes affirment qu'elles ont été harcelées par le sénateur Colin Kenny, ce qui vient s'ajouter aux autres allégations révélées l'automne dernier par Radio-Canada. Ces nouveaux témoignages viennent corroborer le fait que plusieurs femmes auraient été les victimes des agissements du sénateur libéral au fil des ans. Ces allégations n'ont cependant pas été prouvées en cour.

En novembre dernier, l'ex-adjointe administrative du sénateur Colin Kenny, Pascale Brisson, avait révélé qu'elle avait déposé une plainte formelle de harcèlement contre Colin Kenny ce qui avait mené au déclenchement d'une enquête de la part du Sénat.

M. Kenny, qui est sénateur depuis 30 ans et qui a présidé le puissant Comité permanent de la sécurité nationale, avait refusé d'accorder une entrevue à Radio-Canada sur le sujet. Il avait évoqué son obligation de confidentialité en raison de l'enquête du Sénat sur la plainte de harcèlement à son égard.

Depuis ces révélations, cinq autres femmes soutiennent avoir été victimes de harcèlement de la part du sénateur Colin Kenny. Elles l'ont côtoyé soit au Sénat, soit dans l'un des deux salons de bronzage dont il était propriétaire à Ottawa.

Radio-Canada a accepté de garder leur identité secrète, car ces dernières craignent des représailles de la part du sénateur.

Des sollicitations très appuyées

Les événements que racontent ces cinq femmes se seraient produits entre les années 1980 et le début des années 2000.

« Il a commencé à m'appeler souvent, chez moi, à la maison, tard le soir », explique l'une d'elles, avant d'ajouter que ces sollicitations intervenaient « deux, quatre, cinq fois par semaine, après 22 h ».

Une autre femme affirme avoir été la victime de sollicitations similaires, voir plus fréquente, de la part du sénateur. Ces sollicitations sont devenues plus persistantes et il serait allé jusqu'à se présenter chez elle.

« Sans arrêt, il se stationnait à l'extérieur de ma maison, me suivait », ajoute même une autre des femmes qui se dit la victime du sénateur. Ce dernier aurait par ailleurs tenté de l'embrasser et de la toucher de manière inconvenante.

Des gestes obscènes

M. Kenny est décrit par l'une des femmes comme un coureur de jupons qui avait pour habitude de lorgner dans son chemisier et qui, à une occasion, lui a « mis la main aux fesses ».

« J'étais sur une échelle en train de mettre quelque chose sur un mur et puis il a essayé de me soutenir en me prenant les fesses », explique une autre d'entre elles.

Cette dernière, qui avait travaillé à l'un des salons de bronzage appartenant à M. Kenny, s'est vue offrir un emploi d'été au Sénat.

Elle avait accepté la proposition, car elle y voyait une opportunité d'apprendre comment l'institution fonctionnait, mais elle a vite déchanté, car aucune tâche ne lui était confiée.

« Il me demandait de porter des chaussures à talons hauts », affirme cette même personne.

Dans certains cas, les agissements du sénateur ont cessé quand les policiers ont été mis au fait de la situation. Dans d'autres cas, les autorités ont jugé que la version de M. Kenny était plus crédible que celle de ses accusatrices.

Le Sénat pour sa part refuse de parler de l'enquête en cours sur le sénateur. L'administration de l'institution refuse aussi de divulguer le nom de l'enquêteur à Radio-Canada ou aux femmes qui souhaiteraient témoigner de leurs expériences.

Ces personnes se retrouvent donc dans l'incapacité de partager leur histoire ce qui les amène à se questionner sur le degré de rigueur de l'enquête.

À la suite de ces nouvelles allégations, le sénateur Kenny a refusé d'émettre le moindre commentaire.

Les allégations se multiplient

La Chambre haute du Parlement canadien est au fait que des plaintes existaient déjà quant aux agissements du sénateur libéral puisqu'en 2001, l'Assemblée parlementaire de l'OTAN avait dénoncé le comportement harcelant de Colin Kenny à l'endroit de deux employées.

Candace Amis, une autre femme qui a travaillé dans ces salons soutient que le sénateur Kenny a exigé des faveurs sexuelles de sa part en 2003, dont une fellation qu'elle avait effectuée par crainte de perdre son emploi.

Elle a porté plainte à la police d'Ottawa qui n'a pas cru à son histoire, entre autres, parce qu'elle avait déjà menti à la police dans le passé.

D'après un reportage de Brigitte Bureau

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