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Al-Aqsa: la Jordanie menace de réexaminer le traité de paix avec Israël

Al-Aqsa: la Jordanie menace de réexaminer le traité de paix avec Israël

Le Premier ministre jordanien Abdallah Nsour a prévenu mercredi que son pays pourrait demander une révision du traité de paix avec Israël, après un débat au Parlement israélien concernant "l'application de la souveraineté" de l'Etat hébreu sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.

"Si Israël veut violer le traité de paix sur cette question, la totalité du traité, ses articles, détails et sa formulation, seront mis sur la table", a affirmé M. Nsour dans une interview au journal qatari Al-Watan.

Le Parlement israélien a débattu mardi soir d'une motion très polémique prévoyant "l'application de la souveraineté israélienne" sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, dont la Jordanie est gardienne.

"De telles tentatives israéliennes vont conduire à la destruction du traité de paix alors que la communauté internationale pousse à la paix entre Israël et les Palestiniens", a indiqué de son côté le porte-parole du gouvernement, Mohammad Momnai, à l'agence Petra.

"La tutelle jordanienne (sur l'esplanade des Mosquées) n'est pas un privilège accordé par Israël. Il s'agit d'une responsabilité historique des Hachémites, qui est soulignée dans le traité de paix", a-t-il ajouté.

L'année dernière, le roi Abdallah II de Jordanie a signé un accord avec le président palestinien Mahmoud Abbas, confirmant un accord verbal datant de 1924 qui instituait que le royaume hachémite était le gardien de tous les lieux saints musulmans de Jérusalem, dont l'esplanade des Mosquées, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa.

Mardi, 47 des 150 députés jordaniens avaient signé une motion réclamant l'annulation du traité de paix conclu en 1994, estimant que "les actions d'Israël violent clairement" ce texte.

Mercredi, 86 députés ont par ailleurs voté en faveur de l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël, Daniel Nevo, un vote non contraignant, a indiqué à l'AFP un influent député de la chambre basse, Khalil Attieh.

"Tous les députés qui ont assisté à la séance d'aujourd'hui pour discuter du débat sur la souveraineté d'Al-Aqsa (...) ont voté en faveur de l'expulsion de l'ambassadeur israélien et du rappel de l'ambassadeur jordanien en Israël (Walid Obeidat)", a expliqué M. Attieh.

Les députés ont "demandé au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour stopper les projets israéliens", selon Petra.

L'opposition islamiste, absente du Parlement dont elle a boycotté les élections, avait aussi réclamé mardi un gel, voire un abandon, du traité de paix.

Le texte débattu au Parlement israélien réclame qu'Israël cesse d'interdire dans les faits aux juifs de prier sur l'esplanade. Il n'a donné lieu à aucun vote et les discussions doivent reprendre ultérieurement.

Le projet n'a, selon les commentateurs, aucune chance d'aboutir faute de soutiens suffisants. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait savoir qu'il était opposé à l'initiative, redoutant que le débat suscite la colère de la Jordanie, de l'Egypte et des Palestiniens au moment où les Etats-Unis s'efforcent d'obtenir un accord de paix au Proche-Orient.

Quelques heures avant le début des discussions, des heurts ont opposé mardi sur l'esplanade des Mosquées la police israélienne à des manifestants palestiniens.

Le lieu saint situé dans la Vieille ville de Jérusalem-Est, annexée par Israël, est source de tensions entre les deux communautés. Au pied de l'esplanade se situe en effet le Mur des Lamentations, le lieu le plus saint du judaïsme.

Pour sa part, l'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui compte 57 Etats membres, a dénoncé mercredi comme "une grave escalade" le débat au Parlement israélien, évoquant "une ligne rouge" à ne pas franchir.

"Une telle action constitue non seulement une menace pour le processus de paix mais elle risque aussi de déstabiliser l'ensemble de la région", a affirmé le secrétaire général de l'OCI, Iyad Madani.

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