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Jérusalem: tension sur l'esplanade des Mosquées avant un débat controversé au Parlement

Jérusalem: tension sur l'esplanade des Mosquées avant un débat controversé au Parlement

L'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est a été le théâtre d'affrontements mardi entre policiers israéliens et manifestants palestiniens peu avant un débat à hauts risques au Parlement israélien sur la souveraineté de ce site sacré pour l'islam et le judaïsme.

Des policiers ont pénétré sur l'esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Jérusalem. "Nos forces ont pénétré sur le site et utilisé des moyens de dispersion des manifestations à la suite de jets de pierres et de pétards par des Palestiniens vers des visiteurs", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.

Deux policiers ont été blessés par des jets de pierres, tandis que trois manifestants ont été arrêtés, selon la police.

Des sources palestiniennes ont fait état de 15 protestataires blessés par des tirs de balles caoutchoutées et de quatre arrestations. Plusieurs jeunes manifestants s'étaient introduits, déguisés en femmes dès lundi soir à l'intérieur du site religieux, selon des témoins.

"Peu après 07H30, les policiers sont entrés dans l'enceinte d'Al-Aqsa en tirant des grenades assourdissantes et des jeunes (Palestiniens) leur ont lancé des pierre", a déclaré à l'AFP le directeur du Waqf, l'Office des biens religieux musulmans, cheikh Azzam Khatib.

"Depuis hier nous réclamons la fermeture de la porte des Maghrébins (qui conduit à l'esplanade des Mosquées: ndlr) en raison des provocations et des déclarations anti-musulmanes de la part de plusieurs partis d'extrême-droite (israéliens)", a affirmé M. Khatib.

"Nous attendons de voir ce qui va arriver à la Knesset (Parlement israélien) aujourd'hui", a ajouté le directeur du Waqf, précisant que la Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans de Jérusalem, était "en contact avec Israël pour empêcher toute initiative qui bouleverserait le statut d'Al Aqsa".

Le porte-parole de la police israélienne a précisé qu'une "vive tension" régnait avant une discussion prévue dans la soirée à la Knesset sur un projet d'annexion de l'esplanade des Mosquées présenté par un député de l'extrême droite.

"Les forces de police sont restées déployées sur le mont du Temple et sont prêtes à faire face" à toute nouvelle manifestation, a ajouté M. Rosenfeld.

Le Parlement doit débattre d'un projet de loi du député Moshé Feiglin, membre de la faction la plus radicale du Likoud (droite nationaliste), le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le texte prévoit "l'application de la souveraineté israélienne" sur l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa. Aucun vote n'est prévu à l'issue du débat.

M. Netanyahu a fait savoir qu'il était totalement opposé à cette initiative qui n'a, selon les commentateurs, aucune chance d'aboutir faute de soutiens suffisants. Le Premier ministre israélien redoute que le débat suscite la colère de la Jordanie, de l'Egypte et des Palestiniens au moment où les Etats-Unis s'efforcent d'obtenir un accord de paix au Proche-Orient.

A Amman, l'opposition islamiste jordanienne a appelé mardi à un gel, voire à un abandon, du traité de paix de 1994 avec Israël, en raison de la tension sur l'esplanade. Le royaume hachémite est le deuxième pays arabe après l'Egypte à avoir signé un traité de paix avec l'Etat hébreu.

Le gouvernement jordanien n'a pas réagi dans l'immédiat.

L'esplanade des Mosquées, que les musulmans appellent le "Noble sanctuaire" (Haram al-Charif) et les juifs le "mont du Temple", en référence au second Temple juif détruit par l'Empire romain en l'an 70, est source de tensions quasi quotidiennes entre les deux communautés.

La loi israélienne autorise les juifs à prier sur l'esplanade mais confie à la police la mission d'en apprécier l'opportunité. Dans les faits, de telles prières sont interdites, une situation qui perdure depuis qu'Israël a pris le contrôle de Jérusalem-Est (à majorité arabe) en 1967.

Plusieurs milliers de visiteurs non musulmans se rendent chaque semaine sur l'esplanade, dont quelques dizaines de juifs nationalistes qui exigent le droit d'y prier, selon les statistiques de la police.

Moshé Feiglin lui-même se rend régulièrement avec ses partisans sur l'esplanade malgré l'interdiction de la police qui craint la réaction violente des fidèles musulmans.

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