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«L'architecture de la paix» bientôt à l'Espace GO: réécrire le passé pour mieux dessiner le futur

«L'architecture de la paix» bientôt à l'Espace GO : réécrire le passé pour mieux dessiner le futur
Anne-Flore Rochambeau

La poésie dramaturgique d’Évelyne de la Chenelière s’allie aux forces chorégraphiques et scéniques de Paula de Vasconcelos afin de jeter les fondations d’un nouveau monde dans L’architecture de la paix, présentée à l’Espace Go dès le 4 mars prochain.

Résultat d’un dialogue entre les deux créatrices, la pièce est le fruit d’allers retours empreints d’ouverture et d’humilité. «Après plusieurs rencontres, Évelyne a écrit le texte presque au complet, en me donnant le droit de réorganiser, de laisser tomber certains passages et de faire des requêtes spéciales, relate la metteure en scène Paula de Vasconcelos. Ça ne se fait pratiquement jamais. Mais Évelyne était très intéressée de voir ses textes comme un matériau de travail malléable, et non comme une finalité devant laquelle tout le monde s’incline.»

Élaboré autour de la paix et de la reconstruction de soi, le texte est composé de fragments d’histoire qui racontent le cheminement intérieur d’un homme et d’une femme qui ont survécu à un grand drame. «On s’intéresse à la façon dont ils essaient de repenser et de redéfinir ce qui s’est produit pour mieux imaginer ce qui va arriver dans le futur. C’est une reconstitution qui passe beaucoup par la langue. Les personnages énumèrent les choses qui existaient et les failles de leur système personnel. On suit leur parcours intérieur entre hier et demain.»

En termes scénographiques, les thématiques prennent forme dans un matériau des plus simples. «Le spectacle est carrément fait de pailles. C’est quelque chose qui repousse, qui nourrit et qui sent bon. On veut évoquer l’idée que même s’il n’y a rien de garanti, on tend la main vers l’autre, on l’aide à se mettre debout et on reprend plus simplement qu’avant. Au fond, la seule manière de s’émanciper est d’avoir une sensibilité accrue et d’aiguiser son regard intérieur.»

Autour des protagonistes gravitent des fantômes, des étrangers et des êtres intangibles. «Le couple a perdu son fils et celui-ci apparait et disparait. On le croit parfois au présent avec eux, avant de réaliser qu’on est en train de revoir les derniers moments de sa vie. On retrouve également la fille avec qui il était au dernier soir de sa vie et une espèce de métaconscience qui comprenait ce qui allait arriver. Une force qui s’incline devant le cycle inévitable des choses. On est dans l’onirisme, mais ce n’est pas à ce point poétisé qu’on ne comprend plus rien. C’est une œuvre accessible. »

Bien qu’elle ait l’habitude de marier le théâtre et la danse, la chorégraphe et metteure en scène a préconisé la retenue avec les comédiens Daniel Parent, Pascale Montpetit, Philippe Thibault-Denis et Ana Brandão. «Je travaille avec des acteurs qui sont très à l’aise avec leur corps, qui possèdent des outils de travail fabuleux et qui adorent plonger têtes premières dans la partition. Mais pour cette pièce-ci, j’ai surtout utilisé la danse quand je ressentais le besoin de rompre l’énergie. Un peu comme lorsque la musique permet un passage vers autre chose en changeant de registre. Certains tableaux contiennent de la danse, mais toujours dans une optique où elle sert de véhicule de sens, au niveau de la profondeur sous-terraine du spectacle. »

Créée en collaboration avec le Teatro Sao Luiz de Lisbonne, L’Architecture de la paix est bien plus qu’une coproduction de financement et de diffusion. Un percussionniste et une comédienne d’origines portugaises font partie de l’aventure. «C’est une réelle rencontre entre les artistes. Le français n’est pas leur langue première, ce qui complexifie les choses, mais ils arrivent ici avec une ouverture très intéressante, sans aucun compte à rendre. J’aime aussi l’idée d’aller présenter la pièce à Lisbonne devant des spectateurs qui pourront découvrir une pièce de l’étranger, mais avec des gens de chez eux.»

L’Architecture de la paix sera présentée à l’Espace GO du 4 au 22 mars 2014. Cliquez ici pour plus de détails.

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