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David Cameron en Ecosse pour promouvoir le soutien de Londres à l'industrie pétrolière

David Cameron en Ecosse pour promouvoir le soutien de Londres à l'industrie pétrolière

Le Premier ministre britannique David Cameron, qui déplace lundi le conseil des ministres en Écosse - une première depuis 2009 -, compte exposer en quoi Londres est mieux à même qu'une Ecosse indépendante d'accroître les profits pétroliers en mer du Nord.

"Nous allons exposer la manière dont le gouvernement britannique peut maximiser, pour les décennies à venir, les profits pour l'économie britannique du pétrole et du gaz de la mer du Nord, ce qui donnera un coup de pouce vital aux collectivités locales et aux familles à travers l'Écosse", a indiqué dimanche le Premier ministre dans un communiqué.

David Cameron s'est engagé à continuer d'utiliser la puissance économique du Royaume-Uni pour "investir dans cette industrie vitale afin d'attirer des entreprises, de créer des emplois, de développer de nouvelles compétences chez nos jeunes et de garantir notre compétitivité dans la course mondiale".

"Le gouvernement britannique, avec sa large base de consommateurs et d'impôts, peut se permettre de soutenir l'industrie et rendre rentable l'extraction du pétrole et du gaz en mer du Nord, de plus en plus difficile à atteindre", ont également fait valoir lundi les services du Premier ministre.

Il doit annoncer lundi un engagement mutuel du gouvernement et de l'industrie pétrolière à mieux collaborer, notamment avec un meilleur partage des infrastructures et des informations géophysiques, selon Downing Street.

Un nouvel organisme indépendant de régulation des autorisations de prospection doit également être créé.

Selon Downing Street, les bénéfices pétroliers pourraient représenter "jusqu'à 200 milliards de livres (242 MM d'euros) sur les 20 prochaines années" alors que l'industrie pétrolière et gazière représente 450.000 emplois au Royaume-Uni.

"Le Royaume-Uni est bien placé pour absorber les chocs de la volatilité du prix du pétrole qui affecteraient considérablement l'économie d'un petit pays", a affirmé Downing Street en référence à une Ecosse indépendante.

Les rentrées fiscales provenant du pétrole et du gaz en 2012-2013 ont ainsi été inférieures de 4,7 milliards de livres par rapport à l'année précédente, ont détaillé les services du Premier ministre.

Ce manque à gagner "représente plus d'un tiers du budget de la santé de l'Ecosse ou deux tiers de ses dépenses en matière d'éducation", selon la même source.

Alors que David Cameron a symboliquement choisi de tenir son conseil des ministres à Aberdeen (nord-est de l'Ecosse), siège de l'industrie pétrolière, le Premier ministre indépendantiste écossais, Alex Salmond, tient également lundi un conseil des ministres à Portlethen, à 10 km d'Aberdeen.

Ces appels du pied à l'industrie pétrolière interviennent après les déclarations, début février, de Bob Dudley, le patron du géant pétrolier BP, qui avait souligné les "grandes incertitudes" et les "coûts" que pourrait représenter pour son groupe une éventuelle indépendance de l'Écosse.

Une indépendance qui reste loin d'être acquise. Le dernier sondage publié dimanche a montré que 37% des 1.004 Ecossais interrogés comptaient voter en faveur de l'indépendance contre 49% prêts à voter "non" au référendum.

Un autre sondage effectué au Royaume-Uni auprès de 2.060 personnes a montré que 62% souhaitaient voir l'unité du pays préservée.

Londres cherche à démontrer aux Écossais qu'ils ont tout intérêt à rester dans l'union tout en continuant à bénéficier d'une assez large autonomie en matière intérieure, avec depuis 1997 un Parlement et un gouvernement régionaux.

Ces dernières semaines, le ministre britannique de l'Économie, George Osborne, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont respectivement affirmé que l'Écosse indépendante ne pourrait pas conserver la livre sterling et aurait de sérieuses difficultés à intégrer l'Union européenne.

Des propos rejetés en bloc par Alex Salmond qui demande à être confronté à David Cameron lors d'un débat en face à face.

Une victoire du oui au référendum historique d'autodétermination du 18 septembre signerait l'éclatement du Royaume-Uni actuel composé de l'Angleterre, du Pays de Galles, de l'Écosse et de l'Irlande du nord.

mc/bap

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