Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Attaque à la grenade à Bangkok, deux morts dont un enfant

Attaque à la grenade à Bangkok, deux morts dont un enfant

Deux personnes dont un enfant ont été tuées dimanche par une grenade au coeur de Bangkok, une attaque qualifiée de "terroriste" par la Première ministre alors que les craintes d'une escalade de la violence augmentent après près de quatre mois de crise politique.

Yingluck Shinawatra a dénoncé cette explosion qui s'est produite lors d'un rassemblement de manifestants réclamant sa tête, ainsi que la fusillade ayant tué la veille une fillette de cinq ans lors d'une autre manifestation antigouvernement dans l'est du pays.

Ces "incidents violents sont des actes terroristes pour des gains politiques, sans considération pour la vie humaine", a-t-elle indiqué sur sa page Facebook.

"Le gouvernement ne tolèrera pas le terrorisme", a-t-elle ajouté, appelant "toutes les parties" à utiliser des "moyens pacifiques pour résoudre le conflit politique".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a condamné l'escalade de la violence, et notamment "les attaques armées contre les protestataires dans lesquelles même des enfants ont été tués", selon un porte-parole. Il a appelé à une cessation immédiate de la violence d'où qu'elle vienne.

Depuis le début à l'automne du mouvement réclamant le départ de Yingluck, les rassemblements des manifestants ont été la cible de jets de grenade et de fusillades de la part d'assaillants non identifiés, dont les deux camps se sont rejeté la responsabilité.

L'explosion de dimanche, due à une grenade selon la police, a eu lieu dans un quartier touristique accueillant centres commerciaux géants et hôtels de luxe.

"Une femme de 40 ans et un garçon de 12 ans sont morts et 22 personnes ont été blessées", selon le centre de secours Erawan.

Ces victimes ont porté à 19 morts et des centaines de blessés le bilan de cette crise qui a également donné lieu à des affrontements meurtriers entre police et militants.

Lors de la fusillade de samedi soir dans la province de Trat, à 300 kilomètres à l'est de Bangkok, 30 personnes ont été blessées. Et six d'entre elles, dont une autre fillette de cinq ans, sont dans un état critique, selon un responsable du ministère de la Santé.

Les protestataires ont condamné ces tirs, reprochant aux forces de l'ordre de ne pas les protéger.

"Des armes de guerre ont été utilisées pour perpétrer un acte terroriste planifié et organisé", a dénoncé dimanche le porte-parole du mouvement, Akanat Promphan. "Cette atrocité a aggravé la nature de la violence contre les manifestants pacifiques".

Outre la tête de Yingluck, les protestataires réclament la fin de l'influence de son frère Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre renversé par un coup d'Etat militaire en 2006, qu'ils accusent de continuer à tirer les ficelles depuis son exil.

Les législatives anticipées du 2 février n'ont pas permis d'apaiser la crise.

Les manifestants, qui veulent remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, ont perturbé le scrutin et aucun résultat n'a été annoncé en attendant de nouveaux votes partiels, prolongeant le mandat d'un gouvernement condamné à expédier les affaires courantes.

Avec des pouvoirs limités, ce dernier est plus vulnérable, selon les analystes, à une intervention de l'armée ou de la justice. Cette dernière a déjà chassé deux Premiers ministres pro-Thaksin, en 2008.

L'intervention pourrait venir cette fois de la commission anticorruption qui va prochainement inculper Yingluck pour négligence en lien avec un programme contesté d'aides aux riziculteurs. Une procédure qui pourrait conduire à sa destitution.

Autre coup dur pour la Première ministre, la justice a ordonné au gouvernement cette semaine de ne pas utiliser la force contre les manifestants "pacifiques", limitant sa marge de manoeuvre face à des militants qui continuent à bloquer administrations et carrefours clé de Bangkok.

Depuis le putsch de 2006, la Thaïlande est engluée dans un cycle de crises politiques qui fait descendre tour à tour dans la rue partisans et ennemis de Thaksin.

La précédente, en 2010, avait vu les "chemises rouges" fidèles au milliardaire occuper le centre de Bangkok pendant deux mois pour réclamer la démission du gouvernement de l'époque, avant un assaut de l'armée. Bilan: La crise avait fait plus de 90 morts et 1.900 blessés.

Dimanche, les "rouges", plutôt discrets depuis le début de la crise actuelle, se sont réunis dans le nord-est du pays pour décider de leur stratégie.

"Maintenant, nous allons réellement nous battre", a déclaré l'un de leurs leaders, Nattawut Saikuar, sans dévoiler de plans précis.

tp-apj-abd/ros/mr

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.