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Venezuela: ambiance délétère et flambées de violences

Venezuela: ambiance délétère et flambées de violences

Les étudiants mobilisés contre le gouvernement du Venezuela ont appelé jeudi à une marche avec des fleurs blanches en signe de protestation contre les violences qui agitent Caracas et d'autres villes du pays depuis le début de cette grogne.

Depuis début février, le Venezuela est le théâtre de manifestations étudiantes appuyées par l'opposition entamées en province sur le thème de l'insécurité et du coût de la vie, qui sont régulièrement suivies d'incidents violents en soirée.

On dénombre quatre morts depuis le début de cette mobilisation dont certains dirigeants radicaux de l'opposition espèrent profiter pour faire tomber le président Nicolas Maduro, élu de justesse à la tête du pays en avril dernier, dans la foulée du décès de son mentor, le socialiste Hugo Chavez.

Le fondateur du parti Voluntad Popular (droite), Leopoldo Lopez, 42 ans, l'un des fers de lance de la mobilisation recherché par la police après une manifestation ayant fait trois mort le 12 février et qui s'était rendu mardi, a finalement échappé à des poursuites pour homicide, comme l'avait menacé le président Maduro.

Détenu dans une prison militaire des environs de Caracas, il s'est vu accuser "d'incendie volontaire, d'incitation à la violence, de dommages sur des biens publics et d'association de malfaiteurs", selon un communiqué du Tribunal suprême de Justice, jeudi.

Placé en détention provisoire, il pourrait y rester 45 jours, le temps d'organiser son procès, selon un de ses avocats.

Parallèlement, les organisations étudiantes mobilisées ont appelé dans un communiqué "la société civile vénézuélienne à répondre à la violence avec des fleurs blanches".

Caracas, San Cristobal (ouest) ou encore Valencia (nord), connaissent depuis deux semaines des manifestations quotidiennes dérivant à la nuit tombée en affrontements entre forces de l'ordre et groupes radicaux auxquels se mêlent parfois des individus armés désignés par l'opposition comme des sympathisants du gouvernement, dans un contexte d'accusations réciproques de provocations.

Dans les manifestations, "il y a beaucoup de groupes armés qui ne semblent pas appartenir aux corps de sécurité de l'Etat. Je ne comprends pas pourquoi (ils) peuvent agir librement, impunément (...) Le gouvernement doit discipliner ces groupes", a plaidé jeudi l'archevêque de Caracas Jorge Urosa, sur la télévision Globovision.

Des journalistes de l'AFP ont pu observer mercredi soir dans les zones aisées de l'est de la capitale des colonnes de véhicules se déplaçant de façon intimidante escortés par des hommes à moto sans identification.

A proximité, dans le quartier de Chacao, autre bastion opposant, qui avait connu trois nuits de calme relatif, des centaines de manifestants ont à nouveau bloqué des rues, allumant des foyers alimentés par des poubelles et des gravats.

La police a répondu avec des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des tirs de plomb alors que des hommes armés à moto ont commencé à ouvrir le feu, provoquant la fuite éperdue des manifestants vers les immeubles alentours, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Selon la chaîne Globovision, à Maracaibo (ouest, deuxième ville du pays), San Cristobal ou Valencia, la majorité des commerces ont réduit leurs horaires d'ouverture et le service de transport public tourne au ralenti.

M. Maduro, qui qualifie ces événements de tentative de coup d'Etat, a averti qu'il n'hésiterait pas si nécessaire à déclarer l'Etat d'exception dans l'Etat de Tachira dont la capitale San Cristobal, dirigée par l'opposition, a vu naître la contestation, après la tentative de viol d'une étudiante sur le campus universitaire.

Un bataillon de parachutistes a d'ailleurs été mobilisé dans cet Etat pour assurer le contrôle des accès à San Cristobal, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur, Miguel Rodriguez.

"Vous devez présenter au pays les preuves de ce coup d'Etat. Où sont les détenus qui allaient mener ce coup d'Etat ? (...) Où sont les preuves ? Les civils ne font pas de coup d'Etat, ce sont les militaires" qui le font, a répondu jeudi lors d'une conférence de presse la principale figure de l'opposition, le gouverneur et ancien candidat présidentiel Henrique Capriles, qui a appelé à une manifestation samedi pour exiger la libération des protestataires détenus.

La crise politique a dérivé sur le terrain diplomatique, mettant une fois encore aux prises Caracas et Washington. Dernier incident en date, le président américain Barack Obama a dénoncé mercredi soir les "violences inacceptables" au Venezuela, s'attirant jeudi du gouvernement Maduro de nouvelles accusations d'"ingérence".

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