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Des associations sud-africaines s'opposent à l'expulsion d'un homosexuel ougandais

Des associations sud-africaines s'opposent à l'expulsion d'un homosexuel ougandais

Six groupes de défense des droits de l'Homme ont incité mercredi les autorités sud-africaines à ne pas expulser un médecin ougandais défenseur de la cause homosexuelle, craignant pour sa sécurité s'il était renvoyé dans son pays.

Paul Nsubuga Semugoma est un médecin qui a milité contre l'adoption de la législation ougandaise contre l'homosexualité, particulièrement dure. Les services de l'immigration sud-africains l'ont placé lundi en détention.

"La situation des droits de l'Homme en Ouganda s'est détériorée et la communauté LGBT (lesbienne, gay, bi- et transsexuelle) est particulièrement vulnérable en ce moment", ont dénoncé les six associations dans un communiqué.

Le président ougandais Yoweri Museveni a annoncé son intention de promulguer la loi anti-homosexualité votée par le parlement en décembre, qui prévoit la prison à vie.

M. Semugoma "est un fervent opposant à la loi homophobe", a souligné Marcus Low, du programme Campagne d'accès au traitement (TAC) d'AIDS. "Il serait clairement en danger s'il retournait en Ouganda maintenant, à cause du climat actuel, de son homosexualité déclarée et de ses critiques publiques contre la loi homophobe".

Les associations avaient prévu de se rendre mercredi devant la justice pour solliciter la remise en liberté de M. Semugoma, après le refus des services de l'immigration de le relâcher mardi.

Les avocats du médecin disent avoir obtenu mercredi une décision de justice interdisant son expulsion vers l'Ouganda. Mais les autorités sud-africaines ont ignoré cette décision et tenté de le placer dans un avion, ce que le médecin a refusé, ont ajouté les avocats, disant avoir obtenu ces informations de M. Semugoma mercredi soir lorsqu'il leur a téléphoné.

Les services de l'immigration ont nié avoir tenté d'expulser le médecin, disant avoir fait appel de la décision de justice.

"On nous a refusé tout contact avec lui, donc nous ne savons pas comment il se porte physiquement", a expliqué Ayanda Khumalo, un des avocats de M. Semugoma. "Mais je lui ai parlé au téléphone, il n'est pas bien du tout. Il est un peu bouleversé et je crois qu'à ce stade, il perd espoir".

Les six associations ont appelé l'Afrique du Sud à ne pas expulser le médecin, car il est "recherché en Ouganda pour son activisme" en faveur des droits des homosexuels.

"Paul serait en danger s'il était expulsé en Ouganda", ont souligné les organisations.

M. Semugoma a été retenu à l'aéroport de Johannesburg alors qu'il revenait d'un voyage au Zimbabwe.

"Il était autorisé à voyager avec son passeport et un document de l'administration", selon les associations.

Il avait déjà demandé à deux reprises un permis de travail sud-africain, en vain, d'après ses défenseurs, mais il avait ensuite obtenu un visa de tourisme qui lui permettait d'entrer et sortir du pays.

Selon les services de l'immigration, l'arrestation du médecin a été provoquée par l'expiration de ce visa.

L'activiste travaillait depuis trois ans comme volontaire au sein de l'institut sanitaire Anova, spécialisé dans la lutte contre le sida.

L'homophobie est très répandue en Ouganda. Le leader des droits des homosexuels David Kato y avait été matraqué à mort, après la publication par un journal de photos, noms et adresses d'homosexuels ougandais, sous le titre "Pendez-les".

L'Afrique du Sud est le seul pays africain où le mariage entre personnes de même sexe est légal.

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