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Dernière ligne droite avant le nouveau gouvernement, Berlusconi dans l'opposition

Dernière ligne droite avant le nouveau gouvernement, Berlusconi dans l'opposition

Le président italien Giorgio Napolitano a poursuivi samedi ses consultations à Rome en vue de confier à Matteo Renzi, la formation du nouveau gouvernement, qui verra Silvio Berlusconi rester dans l'opposition.

"Nous restons dans une opposition constructive", a confirmé devant la presse l'ex-chef du gouvernement, à l'issue de l'entrevue.

M. Berlusconi a également assuré avoir fait part au chef de l'Etat de "sa préoccupation et stupéfaction pour cette crise opaque qui s'est ouverte en dehors du Parlement et au sein d'un seul parti".

Le Cavaliere visait l'inhabituel vote de défiance par lequel la direction du Parti démocrate (PD), sous la pression de son chef Matteo Renzi, a fait chuter jeudi soir le gouvernement d'Enrico Letta, pourtant numéro deux du parti jusqu'à il y a quelques mois.

En revanche, l'ex-lieutenant de Silvio Berlusconi, Angelino Alfano, vice-Premier ministre sortant et chef du parti Nouveau centre droit (NCD), dont les 30 sénateurs sont essentiels pour assurer la majorité gouvernementale de coalition gauche droite, s'est déclaré prêt à participer à un éventuel gouvernement Renzi, à deux conditions.

D'abord que "l'axe de l'actuelle coalition +anormale+ droite gauche ne se déplace pas vers la gauche". "Nous dirions non à un tel gouvernement", a assuré M. Alfano.

La deuxième condition est de "faire les choses en grand" pour sortir le pays de la crise, en ciblant "la classe moyenne". "Mais pour faire les choses en grand, il faut du temps. On ne peut pas conclure un accord (avec Matteo Renzi, ndlr) en 48 heures et une fois l'accord conclu il faudra l'inscrire noir sur blanc", a averti M. Alfano, qui se méfie de toute évidence du chef du PD.

Pas moins d'une quinzaine de délégations sont reçues dans la journée, un véritable marathon pour le président Napolitano, âgé de 88 ans. Les dirigeants du PD fermeront le bal dans la soirée avant que M. Napolitano n'annonce le nom du successeur d'Enrico Letta, très certainement l'ambitieux maire de Florence, âgé de 39 ans.

Le Cavaliere, toujours aux commandes de son parti Forza Italia, après sa destitution du Sénat consécutive à sa condamnation pour fraude fiscale, s'est refait une légitimité politique avec sa visite à M. Napolitano en début de soirée.

Il s'est offert aussi une sorte de revanche : il estime que le chef de l'Etat lui a forcé la main lorsqu'il l'a poussé à la démission en novembre 2011 pour nommer à son poste Mario Monti.

Le futur chef du gouvernement devra composer avec la formation actuelle du Parlement, qui n'avait pas dégagé de majorité claire au printemps dernier, pour former un gouvernement de coalition gauche droite, comme son prédécesseur.

La Repubblica avance le chiffre de 18 ministres, "dont la moitié de femmes". L'économiste Lucrezia Reichlin pourrait remplacer Fabrizio Saccomani à l'Economie, un ministère toujours scruté de près par les partenaires européens de la troisième économie de la zone euro.

D'autant que, malgré un rebond de 0,1% du PIB au quatrième trimestre 2013, après deux ans de récession économique, l'Italie est loin d'être tirée d'affaire, avec une dette publique s'élevant à 127% de son PIB et un chômage à 13%.

"Emploi et fisc" devront en tous les cas être les deux priorités du nouvel exécutif, selon le Corriere della Sera, même si Matteo Renzi n'a jusqu'à présent pas précisé comment il comptait financer les réformes qu'il veut mettre en place.

Au jeu du "toto-ministri", un autre nom circule, celui de Luca Cordero di Montezemolo, président de Ferrari et chantre du "Made in Italy". Emma Bonino, radicale, ancienne commissaire européenne, pourrait conserver son portefeuille aux Affaires étrangères.

Une fois son gouvernement formé, M. Renzi devra se présenter devant le Parlement pour un vote de confiance.

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