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Trois régions d'Espagne s'opposent au projet de réforme de l'avortement

Trois régions d'Espagne s'opposent au projet de réforme de l'avortement

Nouveau signe des divergences qui agitent la droite espagnole sur ce sujet délicat, le Parlement d'Estrémadure, région gouvernée par les conservateurs au pouvoir à Madrid, a demandé jeudi au gouvernement qu'il suspende son projet de loi sur l'avortement.

Deux autres régions, la Catalogne, gouvernée par les nationalistes, et l'Andalousie, gouvernée par la gauche, ont demandé le retrait du texte.

En Estrémadure, le texte présenté par les députés régionaux du Parti populaire, "enjoint le gouvernement à ouvrir un processus de dialogue et de débat avec les autres forces politiques qui conduise à une régulation de l'interruption volontaire de grossesse plus consensuelle, en accord avec la société actuelle et en harmonie avec la législation des pays voisins".

Tant que n'a pas été conclue cette phase de dialogue et qu'un "consensus" n'a pas été obtenu, les députés régionaux de droite demandent au gouvernement de Mariano Rajoy "de ne pas avancer dans le processus de débat parlementaire sur l'avant-projet de loi" sur l'interruption de grossesse.

Par 35 voix pour, 28 contre et deux abstentions sur un total de 65 sièges, le Parlement régional a approuvé cette proposition.

La droite, qui compte 32 députés au Parlement régional, gouverne dans cette région du Sud-Ouest de l'Espagne grâce au soutien des trois députés écolo-communistes d'Izquierda Unida. Le président de région, José Antonio Monago, est l'une des personnalités du Parti populaire qui ont ouvertement critiqué le projet de loi.

L'une des voix les plus critiques au sein du Parti populaire est aussi la vice-présidente du Congrès des députés, Celia Villalobos, qui s'est maintes fois exprimée contre le projet du gouvernement.

Jeudi à Madrid, elle a voté au Congrès en faveur du retrait du texte, appuyant une motion en ce sens, finalement rejetée par la droite, présentée par le petit groupe parlementaire de la gauche plurielle.

La Catalogne, gouvernée par les nationalistes de CiU, a approuvé une motion demandant "le retrait immédiat" du projet par 91 voix pour, 31 contre et 9 abstentions, sur 135 députés. Le texte revendique "la capacité pour les femmes de décider pleinement de leur grossesse".

Les députés andalous ont eux aussi approuvé une motion réclamant "le maintien de la loi" actuelle, approuvée en 2010 sous le précédent gouvernement socialiste, et le "retrait" du projet. La motion a été approuvée par les députés socialistes et d'Izquierda Unida, majoritaires, et rejetée par le PP.

Mardi à Madrid, les députés du Parti populaire avaient observé la discipline de vote en rejetant une autre motion de l'opposition socialiste qui réclamait "le retrait immédiat" du projet de loi.

Ce texte, qui n'a pas encore été débattu au Parlement, n'autorise l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable.

Il supprime la loi de 2010, qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus ou de grave danger physique ou psychique pour la mère.

elc/sg/sym

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