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Fukushima: l'AIEA conseille au Japon d'envisager le "rejet contrôlé" d'eau contaminée

Fukushima: l'AIEA conseille au Japon d'envisager le "rejet contrôlé" d'eau contaminée

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a conseillé au Japon d'envisager le "rejet contrôlé" dans la mer d'une partie de l'eau contaminée de la centrale de Fukushima, une option expliquée dans un rapport rédigé à l'issue d'une mission sur place.

Dans ce texte remis au gouvernement japonais et rendu public jeudi, l'AIEA livre les conclusions définitives d'une visite de dix jours de 19 experts mandatés par ses soins, fin novembre et début décembre à Tokyo et sur le site nucléaire accidenté Fukushima Daiichi (220 km au nord-est de la capitale).

"Le démantèlement de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi de Tepco est une tâche difficile qui requiert l'allocation de moyens importants, ainsi que le développement et l'usage de technologies innovantes", a souligné l'AIEA, qui a salué d'emblée "les efforts et progrès accomplis par le Japon" face à ce défi.

L'accident de mars 2011 a entraîné une situation inédite avec quatre réacteurs très endommagés et l'émission de grandes quantités d'éléments radioactifs dans l'air, les sols et les eaux de la région.

Parmi les problèmes immédiats auxquels sont confrontés les autorités et le gérant du site, Tokyo Electric Power (Tepco), l'AIEA a pointé la gestion de l'eau contaminée, accumulée dans les sous-sols du site et dans un millier de gigantesques réservoirs, dont certains se sont avérés peu fiables. Ce problème perdure et s'aggrave sans qu'aucune solution pérenne n'ait été trouvée jusqu'à présent.

Pour avancer face à ce casse-tête, "toutes les options doivent être étudiées, y compris les rejets contrôlés dans la mer", a suggéré l'agence qui a appelé Tepco à évaluer par avance les conséquences environnementales d'une telle décision de façon à pouvoir la prendre ou non en connaissance de cause.

Il s'agirait en l'occurrence de rejeter dans l'océan Pacifique voisin une partie de l'eau traitée avec des systèmes de décontamination déjà en place et qui doivent être amplifiés. Ils permettent en théorie de retirer plus de 60 radionucléïdes. Subsisterait encore toutefois dans l'eau du tritium, élément que l'on ne sait pour le moment par extraire.

"Il est évident que la décision finale reviendrait à toutes les parties prenantes dont (...) le gouvernement, les autorités de Fukushima et les communautés locales", a pris soin de préciser l'AIEA, alors que les déversements précédents, volontaires ou non, ont fait l'objet de vives critiques notamment des pêcheurs.

L'agence a par ailleurs insisté sur l'urgence de bâtir près de la centrale un centre où pourraient être analysés les déchets radioactifs produits sur place, de façon à dresser un plan de gestion de ces substances dangereuses.

"Il faut aussi planifier minutieusement des sites de stockage pour toute la période du démantèlement" estimée à une quarantaine d'années, a-t-elle aussi prévenu.

pn/kap/abk

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