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Bolivie: la Cour constitutionnelle rejette la dépénalisation de l'avortement

Bolivie: la Cour constitutionnelle rejette la dépénalisation de l'avortement

La Cour constitutionnelle de la Bolivie a rejeté la dépénalisation de l'avortement réclamée par des groupes féministes, et a reconnu le droit à la vie dès la conception, a annoncé jeudi un des magistrats de ce tribunal.

"L'avortement est un crime" et "cette décision de la Cour constitutionnelle est une reconnaissance du droit à la vie", a déclaré le juge Gualberto Cusi à la presse dans la ville de Sucre (sud-est), siège du pouvoir judiciaire.

Confirmant ainsi le rejet de la dépénalisation, soutenu notamment par l'Eglise catholique, le magistrat a indiqué que cette décision "respectait l'intérêt de la société" et qu'elle était fondée "sur le raisonnement selon lequel la vie doit être respectée dès la conception".

La députée Patricia Mancilla, membre du parti du président socialiste Evo Morales, et des organisations féministes avaient présenté en juin une demande auprès de la Cour en vue de dépénaliser l'avortement et d'abolir les sanctions figurant dans le Code pénal depuis les années 70.

Le gouvernement bolivien est resté impartial durant le débat et a réagi de manière mesurée après l'annonce de la décision de la Cour.

"Tout avortement est un délit, c'est ce que je comprends, mais de façon officielle, je veux dire que nous évoquerons (avec les ministres) les débats qui agitent l'opinion publique", a simplement déclaré à la presse le président Morales.

Toute initiative visant à modifier la loi en faveur de l'avortement a été rejetée, notamment par l'Eglise, les organisations évangélistes et des organisations pro-vie.

"Même les pierres parlent et sont vivantes. Si même une pierre est vivante, comment pouvons-nous ne pas protéger la vie d'une personne?" s'est exclamé pour sa part le juge Cusi, d'origine indienne aymara. "Nous ne pouvons pas aller à l'encontre de nos principes et de nos valeurs", a-t-il ajouté.

Actuellement, le Code pénal bolivien prévoit une peine de deux à six ans de prison pour tout médecin ou personne pratiquant un avortement. L'interruption de grossesse n'est permise qu'en cas de viol sur mineure et lorsque la vie de la mère est en danger, mais seulement après avoir obtenu l'aval d'un juge.

La Cour constitutionnelle, composée de sept membres, a par ailleurs demandé au parlement d'améliorer la législation de manière à mieux protéger les droits des femmes en matière de sexualité et de procréation.

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